7 janvier 2016 - 00:00
Un Arc et des flèches
Par: Martin Bourassa

Comme je l’écrivais la semaine dernière lors de son décès, les Maskoutains de 45 ans et moins n’ont pas connu l’ancien maire Clément Rhéaume et n’ont évidemment rien retenu de son règne de 12 ans, entre 1980 et 1992.

Nombre de nos lecteurs ignoraient donc que c’est à lui que l’on doit le fameux Arc qui se trouve dans l’Espace maskoutain, ce parc aménagé devant l’École ­secondaire Casavant et derrière le bureau de tourisme. D’autres s’étaient efforcés de chasser ce douloureux souvenir de leur mémoire. Lors de la campagne électorale de 1992, cet Arc avait en quelque sorte coulé Clément Rhéaume, en étant associé à un exemple flagrant de gaspillage de fonds publics. Ça et son refus de ­participer à un débat public. Après l’Arc sont venues les flèches. Et de tout bord, tout côté!

Pour la petite histoire, rappelons que M. Rhéaume s’était dit très à l’aise avec le projet de l’Arc au début de la campagne électorale. Cette déclaration s’était vite retournée contre lui. Il faut se rappeler qu’à l’origine, le projet de remplacement du vétuste bureau touristique était estimé à 250 000 $. Sauf que le bureau en a coûté 564 000 $ à lui seul. En cours de route, quelqu’un quelque part a aussi eu l’idée de bonifier le projet avec un Arc de 249 000 $, des stèles serties d’oeuvres d’un artiste au coût de 84 400 $. À tout cela, il faut aussi ajouter les dépenses liées à l’aménagement paysager. Et le projet n’a jamais été complété, le conseil suivant ­refusant de dépenser un autre 220 000 $.

Malgré tout, nous sommes en 2016 et l’Arc est toujours debout.

Il a par contre mauvaise mine et mériterait certainement une petite mise à niveau pour lui redonner un peu de son lustre. Quoi qu’on en pense ou en dise, cet Arc est un élément distinctif de la Ville de Saint-Hyacinthe, un symbole d’innovation, l’une des toutes dernières oeuvres ­artistiques monumentales de notre cité.

Et la construction de cet Arc remonte déjà de 25 ans. Il serait grand temps que cet Arc autrefois mal-aimé devienne un élément de fierté. De là où il est, je suis ­certain que Clément Rhéaume est bien d’accord avec cela.

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