20 février 2014 - 00:00
Caisse Desjardins
Un bâtisseur s’éteint à 100 ans
Par: Le Courrier
M. Lucien Pilon

M. Lucien Pilon

M. Lucien Pilon

M. Lucien Pilon

Lucien Pilon, un personnage marquant dans l'histoire des caisses Desjardins de la région de Saint-Hyacinthe, est décédé le 15 février à l'âge de 100 ans. Il avait célébré son centième anniversaire de naissance le 13 décembre.

M. Pilon a oeuvré au sein de la Fédération des caisses populaires Desjardins de Richelieu-Yamaska de 1945 à 1977. Il se trouve parmi la centaine d’hommes et de femmes qui ont été cités pour leur contribution au développement du Mouvement des caisses Desjardins au moment où la coopérative fêtait ses 100 ans, en l’an 2000.

Lucien Pilon a contribué directement à la création de 44 caisses et était considéré comme une figure de proue du réseau Desjardins. « C’était passionnant parce que le monde, la population rurale en particulier, était très intéressé à avoir leur caisse populaire », s’était-il confié en 1993 dans le bulletin d’information de la Fédération.À l’époque où l’Union régionale des caisses Desjardins logeait avec la Caisse populaire de Saint-Hyacinthe, à l’angle de la rue Girouard Ouest et de l’avenue Sainte-Anne, Lucien Pilon avait été témoin de ce qui demeure le plus audacieux vol à main armée dans les annales policières de la ville. Le 17 janvier 1961 vers 15 h 30, six bandits, le premier déguisé en prêtre, parvinrent à pénétrer dans la caisse et y faire main basse sur 50 000 $. À leur arrivée, la caisse était fermée, mais le comptable et la préposée à la porte les avaient laissé entrer, croyant à la visite d’un prêtre accompagnant un groupe de gens d’affaires.« Lorsque je suis arrivé au bureau, le vol était en cours d’exécution. C’est le faux prêtre qui m’a ouvert le porte », relate-t-il dans le livre où il a rassemblé les souvenirs de ses 32 années à la Fédération. M. Pilon avait ensuite été a été séquestré avec les autres employés. Il raconte aussi que ce sont des employés du Courrier de Saint-Hyacinthe qui, sans le vouloir, avaient aidé les malfaiteurs à fuir les lieux avec le butin en poussant leur voiture dont le roues patinaient sur la neige et glace, dans la pente de l’avenue Sainte-Anne.Claude Marchesseault, un autre illustre membre du groupe des 100 bâtisseurs, tenait Lucien Pilon en haute estime. « C’est le départ d’un missionnaire de la coopération : c’était un visionnaire de son temps. C’est un homme cultivé qui écrivait beaucoup et qui répondait à toutes les lettres ouvertes publiées dans les grands médias. Je le visitais régulièrement à l’Hôtel-Dieu et il avait encore toute sa lucidité. Il suivait l’actualité de Saint-Hyacinthe comme pas un. »M. Marchesseault a cité un passage du livre de M. Pilon qui illustre bien ce qu’était sa vision sociale : « C’est en continuant à travailler dans l’harmonie que nous pourrons réaliser, sur le plan économique et social, ce dont les Québécois ont besoin pour s’émanciper économiquement et prendre la place qui leur revient dans l’économie du Québec. »Lucien Pion, qui avait travaillé chez Marine Industries avant d’entrer à l’Union régionale des caisses Desjardins, a élevé sa famille à Saint-Denis-sur-Richelieu.Il laisse dans le deuil ses 12 enfants ainsi que neuf petits-enfants et 39 arrière-petits-enfants. Ses funérailles seront célébrées demain, vendredi, en l’église Sacré-Coeur-de-Jésus à compter de 11 h.

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