23 juin 2011 - 00:00
Un commerçant mécontent
Par: Le Courrier

« En 2008, ma conjointe et moi hésitions entre acquérir un dépanneur à Québec ou à Saint-Hyacinthe. Nous nous sommes informés sur le règlement de zonage et le service de l’Urbanisme nous avait confirmé qu’il n’y aurait pas d’autre commerce semblable dans le secteur », a résumé le propriétaire au COURRIER.

Cette confirmation, le service de l’Urbanisme l’a réitéré deux fois plutôt qu’une. « Le 24 février et le 16 mars, exactement, le service a donné suite à mes appels au sujet de publicités diffusées par Les Jardins de la Yamaska qui annonçaient l’implantation d’un dépanneur-pharmacie », a poursuivi M. Giard qui a noté toutes ses conversations avec la Ville.Selon lui, c’est la chef de la division planification au service de l’Urbanisme, Linda Cadorette, qui lui a certifié que Les Jardins de la Yamaska ne pouvait établir un commerce de détail dans son enceinte. « Mme Cadorette m’a alors dit que la Ville n’avait tout simplement pas eu le temps d’en informer la résidence avant la publication de la publicité », a-t-il indiqué. Jocelyn Giard s’est également entretenu avec le conseiller de La Providence Bernard Barré et ses propos n’ont pas été différents de ceux tenus par le service de l’Urbansime. « J’admets que j’ai dit à M. Giard qu’il n’y aurait pas de nouveau commerce de détail dans le quartier, mais c’est parce que j’avais oublié, tout comme l’Urbanisme, l’entente entre la Ville et Les Jardins de la Yamaska », a confié au COURRIER M. Barré.En 2005, la Ville de Saint-Hyacinthe a en effet accordé aux Jardins de la Yamaska le droit d’ouvrir un dépanneur-pharmacie à l’intérieur de ses infrastructures, mais la mise en place a été retardée jusqu’à maintenant. « Les résidents de mon secteur ont accepté le projet à très forte majorité afin qu’Olymel ne puisse plus revenir s’installer ici », a expliqué M. Barré.Légalement, Jocelyn Giard n’a aucun pouvoir sur l’adoption du changement de zonage. « Mon commerce n’est pas situé dans la zone de la résidence, alors je n’ai aucun droit de contestation », a-t-il déploré, soulignant que onze autres personnes auraient dû l’appuyer pour bloquer l’entente particulière.La résidence des Jardins de la Yamaska est située à moins de deux minutes de marche du dépanneur 7 Jours et M. Giard craint de voir sa clientèle plus âgée le déserter. « Les résidents sont mes clients depuis deux ans. Je ne peux pas encore évaluer les pertes éventuelles, mais le risque est là. »Le conseiller de La Providence estime quant à lui que la présence du dépanneur-pharmacie dans Les Jardins de la Yamaska aura une faible incidence sur le dépanneur de M. Giard. « Le commerce sera à l’usage exclusif des résidents et ouvert deux demi-journées par semaine. Les gens n’attendront pas plusieurs jours avant d’aller acheter leur pain ou leur pinte de lait! »L’élu a tout de même assuré qu’à l’avenir tout autre projet sera tué dans l’oeuf. « Ça fait 20 ans que les gens du quartier La Providence ne veulent pas de commerce. Nous avons le quartier avec la plus petite zone commerciale et si quelqu’un fait une demande de changement de zonage, les citoyens vont s’y opposer », a-t-il insisté. Loin d’être rassurantes, les paroles de Bernard Barré sont dures à croire, estime Jocelyn Giard. « J’ai des doutes parce que si la Ville l’a permis une fois, qu’est-ce qui me dit qu’elle ne le permettra pas à nouveau? », se questionne le commerçant.Mme Cadorette n’a pas retourné les appels du COURRIER.

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