6 novembre 2014 - 00:00
Un fournisseur maskoutain de Bombardier fait faillite
Par: Jean-Luc Lorry
Les gabarits de montage (en bleu et blanc) servent à assembler la structure des plafonds qui contient tout le système de ventilation des voitures de métro. Courtoisie CEIT Interioriste

Les gabarits de montage (en bleu et blanc) servent à assembler la structure des plafonds qui contient tout le système de ventilation des voitures de métro. Courtoisie CEIT Interioriste

Les gabarits de montage (en bleu et blanc) servent à assembler la structure des plafonds qui contient tout le système de ventilation des voitures de métro. Courtoisie CEIT Interioriste

Les gabarits de montage (en bleu et blanc) servent à assembler la structure des plafonds qui contient tout le système de ventilation des voitures de métro. Courtoisie CEIT Interioriste

L’entreprise CEIT Interioriste, spécialisée dans l’habillage et l’aménagement intérieur de véhicules ferroviaires (trains, métros, tramways) située sur l’avenue Trudeau à Saint-Hyacinthe, vient de déclarer faillite provoquant le licenciement d’une quarantaine d’employés.

Malgré un contrat béton d’une valeur de 11 M$ décroché en 2011 auprès de Bombardier Transport, CEIT Interioriste cumulait des dettes de 7,5 M$ selon les documents obtenus auprès du syndic de faillite. L’actif se chiffre à 3,4 M$.

Depuis trois ans et demi, l’entreprise maskoutaine fabriquait pour Bombardier Transport, son unique client, les luminaires et le plafond des nouvelles voitures du métro de Montréal ainsi que celles des tramways de Toronto.

CEIT Interioriste devait ainsi équiper 468 voitures du métro de Montréal avec la possibilité de 500 véhicules supplémentaires. L’objectif étant de remplacer environ 1000 voitures qui sont en circulation depuis la fin des années 60.

Selon le quotidien La Presse, pour éviter tout retard dans la livraison des voitures du métro de Montréal, Bombardier rapatriera la fabrication des plafonds à son usine de La Pocatière et fera appel aux services d’un fournisseur ontarien pour la fabrication des luminaires.

Dans ce dossier de faillite, Bombardier fait partie des créanciers non garantis à la hauteur de 1,47 M$. Selon nos informations, Bombardier transport a soutenu jusqu’au bout son fournisseur en accordant la réduction du délai de paiement de 60 à 15 jours et en avançant un montant de 1,5 M$.

Manque de liquidité

Selon André Lefebvre, qui occupait un poste d’acheteur chez CEIT Interioriste, la raison principale de cette faillite est un manque de liquidités, faute d’avoir obtenu le financement nécessaire du propriétaire américain de l’entreprise.

« Cette situation engendre aussi d’énormes pertes chez tous nos fournisseurs. En tant qu’acheteur, je me faisais un devoir de favoriser autant que possible les sociétés de la région. Mais là, je regrette un peu de l’avoir fait en les entraînant avec nous dans cette catastrophe », indique M. Lefebvre.

Le Groupe CEIT fut fondé en 2005 par l’homme d’affaires français Michel Sibout. En raison de difficultés financières, le dirigeant avait déposé le bilan en mars et vendu fin juillet son siège social et ses filiales européennes (France, Maroc, Allemagne, Espagne) au Groupe Barat, également spécialisé dans la fabrication d’intérieurs ferroviaires.

Quant aux actifs nord-américains basés à Saint-Hyacinthe et à Plattsburgh aux États-Unis, ils furent tous cédés en avril 2013 à Stockdale, un fonds privé d’investissement américain basé à Los Angeles.

CEIT interioriste était locataire d’une bâtisse appartenant au Maskoutain Roger Letendre, qui à titre de créancier non garanti pourrait perdre 53 723 $.

La liste des créanciers garantis se chiffre à plus d’un million de dollars, dont la Caisse Desjardins de Saint-Hyacinthe à la hauteur de 940 000 $.

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