19 décembre 2019 - 15:25
Pénurie de main-d’œuvre
Un frein à la croissance des PME
Par: Jean-Luc Lorry
Sur la photo, dans l’ordre habituel, Marie-Pier Laliberté, administratrice de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe; Jean-Yves Matton du comité DRH de la Chambre de commerce; Pierre Cléroux, vice-président recherche et économiste en chef à la Banque de développement du Canada; Nathalie Allard du comité DRH de la Chambre de commerce; Rosalie Croteau, conseillère en communication à la Chambre de commerce; et Lucie Guillemette, directrice générale de la Chambre de commerce. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Sur la photo, dans l’ordre habituel, Marie-Pier Laliberté, administratrice de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe; Jean-Yves Matton du comité DRH de la Chambre de commerce; Pierre Cléroux, vice-président recherche et économiste en chef à la Banque de développement du Canada; Nathalie Allard du comité DRH de la Chambre de commerce; Rosalie Croteau, conseillère en communication à la Chambre de commerce; et Lucie Guillemette, directrice générale de la Chambre de commerce. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La pénurie de main-d’œuvre qui affecte de nombreux secteurs aura pour conséquence de limiter la croissance au Québec, note Pierre Cléroux, économiste en chef à la Banque de développement du Canada (BDC).

À l’invitation de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe et de son comité DRH (développement de la richesse humaine), M. Cléroux a présenté une conférence au Centre de congrès où il a été question, entre autres, des perspectives économiques au Québec, dans un contexte d’une diminution constante du nombre de travailleurs disponibles sur le marché de l’emploi.

« Actuellement, il y a plus de 140 000 postes vacants au Québec. Il s’agit d’un sommet. L’enjeu est que le bassin habituel de travailleurs n’augmente plus », indique Pierre Cléroux.

Cette pénurie de main-d’œuvre a un impact direct sur la bonne marche des entreprises puisque 27 % d’entre elles refusent actuellement des commandes en raison du manque d’employés.

« Au Québec, 63 % des entreprises de 20 à 49 employés peinent à trouver du personnel », souligne l’économiste.

La Province fait face aussi au départ massif d’employés pour la retraite. Selon Statistique Canada et la BDC, on prévoit que la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus sera de 25 % d’ici 15 ans.

Trois stratégies proposées

Pierre Cléroux suggère trois stratégies aux employeurs pour atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre. Selon ce dernier, de plus en plus de Québécois âgés de plus de 55 ans sont disponibles sur le marché du travail.

Avoir recours à l’emploi de travailleurs immigrés peut également représenter une bonne option pour un entrepreneur. Une solution adoptée par plusieurs entreprises sur notre territoire, comme Mur Design à Saint-Hyacinthe.

Finalement, l’utilisation de la technologie dans le but d’automatiser les opérations s’avère être une avenue qui se développe, particulièrement dans le secteur du commerce de détail.

« Nous observons de plus en plus de caissiers informatiques », illustre Pierre Cléroux. À Saint-Hyacinthe, le supermarché Super C et le magasin Walmart offrent entre autres à leur clientèle cette alternative.

Vers une récession?

Alors que le mot « récession » est utilisé ces temps-ci par plusieurs experts, Pierre Cléroux considère que, malgré un contexte d’incertitude économique au niveau mondial, le Canada ne devrait pas entrer prochainement en récession. « Les récessions n’arrivent pas par hasard, cela prend un choc », précise M. Cléroux.

La dernière récession qui remonte à 2015 avait été provoquée par la chute des cours du pétrole.

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