22 mars 2012 - 00:00
L'hôpital Honoré-Mercier porte plainte
Un journaliste soupçonné de vol
Par: Le Courrier
La Direction de l'hôpital Honoré-Mercier a porté plainte au criminel contre un journaliste du Journal de Montréal.

La Direction de l'hôpital Honoré-Mercier a porté plainte au criminel contre un journaliste du Journal de Montréal.

La Direction de l'hôpital Honoré-Mercier a porté plainte au criminel contre un journaliste du Journal de Montréal.

La Direction de l'hôpital Honoré-Mercier a porté plainte au criminel contre un journaliste du Journal de Montréal.

La Sûreté du Québec enquête sur des allégations de vol de documents médicaux qu'aurait perpétré un journaliste du Journal de Montréal au Centre hospitalier Honoré-Mercier.

Dans son édition du 9 février, le Journal de Montréal publiait les résultats d’une enquête menée par son journaliste Éric Yvan Lemay démontrant la facilité avec laquelle il était possible de mettre la main sur des dossiers de patients confidentiels laissés au détour des corridors à l’hôpital Honoré-Mercier, mais aussi à l’Hôtel-Dieu du CHUM, à l’hôpital général du Lakeshore et à l’hôpital Notre-Dame.

Jeudi dernier, au petit matin, les enquêteurs ont débarqué chez le journaliste afin de saisir des documents informatiques ainsi que les vêtements qu’il aurait portés lors de sa visite au centre hospitalier Honoré-Mercier. Au cours de la semaine précédente, M. Lemay aurait même été placé une douzaine de fois sous surveillance par les policiers postés devant chez lui. Selon le Journal de Montréal, le journaliste est soupçonné de vol de moins de 5 000 $ et de trafic de renseignements identifiants. Afin de pouvoir mener la perquisition du 15 mars, les policiers ont obtenu une autorisation judiciaire livrée par la juge Suzanne Paradis. Mme Paradis avait notamment fait l’objet d’un article du COURRIER, repris par le Journal de Montréal, lors de sa nomination à la Cour du Québec en août 2011 en raison de ses liens étroits avec le parti libéral du Québec.

Caméra de surveillance

Selon les informations révélées par les policiers, seul l’établissement maskoutain et l’un de ses médecins auraient porté plainte à la Sûreté du Québec.

Les allées et venues de M. Lemay aurait été captées par les caméras de surveillance le jour de sa visite à Honoré-Mercier. Des sources citées par Le Devoir rapportaient que l’on pouvait y voir M. Lemay se diriger vers le bloc opératoire, entrer dans un bureau et en ressortir avec des documents. Il se rendait ensuite à la salle de bain avant de retourner les documents à l’endroit où il les avait pris. Le Journal de Montréal a toutefois vigoureusement réfuté ces allégations, affirmant que les documents avaient été trouvés dans un pigeonnier accessible depuis le corridor.Si le porte-parole de l’hôpital, Claude Dallaire, s’est fait avare de commentaires depuis la perquisition, il s’était dit préoccupé au lendemain de la publication du reportage, remettant dès lors en question l’éthique de travail du journaliste.De son côté, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec a remis en question l’intervention policière. « Selon les faits de connaissance publique, cette perquisition est une atteinte sérieuse à la liberté de presse. (…) C’est la direction de ces établissements qui doit être mise sur la sellette pour répondre du manque de sécurité des dossiers médicaux, pas le journaliste qui le révèle. »Depuis la publication du reportage, le CSSS a procédé à des audits directs dans tous ses services pour obtenir une évaluation complète des façons de faire concernant la confidentialité des dossiers cliniques, a néanmoins confirmé M. Dallaire au COURRIER. Par ailleurs, la sécurité a été resserrée au cours des dernières semaines à l’entrée de l’hôpital, mais cette décision n’aurait rien à voir avec le présumé vol. L’établissement serait plutôt aux prises avec des cas de ERV, des bactéries résistantes à plusieurs antibiotiques. « Les agents font le contrôle de l’hygiène des mains pour les visiteurs et font respecter la limite de visiteurs autorisés, tout en remettant de l’information concernant les ERV, a expliqué M. Dallaire. Nous voulons prendre les moyens pour faire un bon contrôle afin de limiter la transmission qui se fait très facilement par contact de main à main. » Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) du district de Saint-Hyacinthe n’avait pas encore été saisi du dossier en début de semaine. Lorsque la SQ aura terminé son enquête, il reviendra au DPCP de porter ou non des accusations contre Éric Yvan Lemay.

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