Jean-Noël Bergeron, 66 ans, a comparu au Palais de Justice de Saint-Hyacinthe en début de semaine. Il fait face à une accusation d’attentat à la pudeur, selon le Code criminel de l’époque.
Les faits qu’on lui reproche se seraient déroulés entre 1979 et 1982 à Saint-Hyacinthe. Il aurait fait une victime, un garçon âgé de 14 ans lors des premières actions.
Cette victime, dont l’identité est préservée, ne fait pas partie des victimes des Frères Réjean Trudel, 70 ans, et Daniel Cournoyer, 68 ans, arrêtés en novembre dernier.
Une autre personne a également été arrêtée mardi pour les mêmes motifs. Fernand-Paul Therrien aurait attenté à la pudeur d’un jeune adolescent entre 1982 et 1983. Bien que ce dernier n’était pas un Frère mariste, les faits qu’on lui reproche pourraient être reliés aux autres accusés, selon nos informations.
Therrien et Bergeron ont tous deux été libérés en acceptant de respecter diverses conditions, dont celle de ne pas se trouver en présence de personne mineures, sans être accompagné d’un adulte au fait des accusations.
Cinq nouvelles victimes pour Trudel
Le Frère Réjean Trudel, arrêté une première fois en novembre dernier, fait l’objet de nouvelles accusations. Cinq nouvelles victimes se sont manifestées et pas moins de neuf accusations d’attentat à la pudeur et d’agression sexuelle se sont ajoutées aux six premières accusations auxquelles il faisait déjà face.
Les nouvelles allégations se seraient déroulées entre 1979 et 1986 à différents endroits au Québec, soit à Saint-Hyacinthe, à Saint-Liboire et à Eastman, et impliqueraient des garçons alors âgés de 13 à 16 ans. Il a comparu le 20 mars pour entendre les nouvelles accusations qui pèsent contre lui.
Si on cumule les 18 accusations des Frères Trudel, Cournoyer et Bergeron, on dénombre plus de onze différentes victimes. Les deux victimes du Frère Cournoyer comptent parmi les dix du Frère Trudel.
La majorité des gestes reprochés se seraient déroulés au Patro Lokal dans les années 70 et 80. Cet endroit, dont l’établissement était situé sur la rue Pratte à Saint-Hyacinthe, accueillait de jeunes garçons provenant de milieux défavorisés. Ces garçons pouvaient y être hébergés sur une base volontaire. Le Patro Lokal servait également de lieu de rassemblement et de divertissement pour les adolescents.
Recours collectif
En plus des accusations criminelles déposées contre certains Frères maristes, un recours collectif a été intenté envers le frère Réjean Trudel et la congrégation religieuse en septembre. Les Frères Daniel Cournoyer et Jean-Noël Bergeron sont également visés par le document juridique.
D’après l’avocate Marie-Josée Corriveau, qui représente l’Association des amis du Patro Lokal de Saint-Hyacinthe, l’organisme réquérant au dossier, la requête n’a pas encore été plaidée. Une date d’audience devrait être fixée demain par la juge de la Cour supérieure, France Dulude.
Me Corriveau n’a pas voulu préciser combien de personnes s’étaient jointes au recours collectif. À l’automne, elle avait mentionné qu’une dizaine de présumées victimes s’étaient alors manifestées.
L’Association des amis du Patro Lokal réclame la somme de 250 000 $ par victime pour l’ensemble des préjudices subis et 150 000 $ supplémentaires à titre de dommages punitifs et exemplaires.
Avec la collaboration de Jennifer Blanchette