Sa performance au championnat canadien a impressionné suffisamment les entraîneurs de l’équipe nationale pour qu’ils lui offrent une place au sein de l’élite canadienne. Akdeniz était passé près de causer une immense surprise, alors qu’il se battait en finale face à l’Ontarien Arthur Biyarslanov, champion panaméricain en 2015 et représentant du Canada aux Jeux olympiques de Rio l’an dernier.
« Au premier round je l’ai touché avec une gauche et je l’ai envoyé au tapis. L’arbitre lui a donné un compte de huit, raconte Mazlum. J’ai dominé le premier round, mais il est revenu au deuxième et le troisième a été serré. J’ai finalement perdu aux points. »
Sa place au sein de l’équipe nationale lui a permis de participer le 26 mai à une rencontre canado-cubaine à Regina, en Saskatchewan, où il a une fois de plus laissé sa marque. Akdeniz a battu par décision des juges son adversaire, Jorge Moiran Vinent, un champion national de Cuba âgé de 34 ans et comptant plus de 300 combats amateurs à son actif. « Il devenait le premier boxeur québécois depuis Jean Pascal en 2005 à battre un Cubain », affirme son entraîneur, Kahraman Akyol.
Une fiche à faire rêver
Même s’il n’y a qu’un peu moins de trois ans que Mazlum pratique la boxe – il a débuté du côté de Montréal avant de se joindre au club de Saint-Hyacinthe -, il présente une fiche à faire rêver : 52 victoires contre seulement 4 défaites.
Ses succès comportent toutefois un côté négatif : les autres boxeurs se montrent timides lorsque vient le temps de l’affronter dans les galas amateurs. « Depuis un an, c’est devenu difficile de trouver des adversaires », se désole-t-il.
Il allait de soi que Mazlum Akdeniz se retrouve un jour au sein du Club de boxe de Saint-Hyacinthe. Son cousin Kahraman, qui l’a pris sous son aile en devenant son entraîneur dès ses débuts, avait connu une belle carrière chez les amateurs à la fin des années 1990, devenant à l’époque champion canadien sous la férule du club maskoutain et de l’entraîneur Marc Seyer.
Comme Mazlum demeure dans la région de Longueuil, il était plus facile pour lui de s’entraîner du côté de Montréal lorsqu’il a commencé à boxer, mais en entamant des études du côté de Drummondville dernièrement, le choix de se joindre au Club de boxe de Saint-Hyacinthe devenait de plus en plus naturel.
« J’aime m’entraîner ici parce que j’ai beaucoup de partenaires d’entraînement et c’est un club qui a un bon nom », soutient le jeune homme, qui met les gants notamment avec Raphaël Courchesne (membre d’Équipe Québec) et Kevin Généreux (athlète MMA).
De l’ambition sans limite
Surtout reconnu pour sa force physique, le boxeur de 19 ans respire la confiance et n’a pas peur de voir grand lorsqu’il est question de son sport. Un championnat du monde? Les Jeux olympiques? Une brillante carrière professionnelle? Tous ces scénarios sont envisagés par le principal intéressé.
Si ce n’était pas de sa sélection avec l’équipe nationale, il aurait probablement prévu un saut chez les professionnels plus rapidement. Mais dans les circonstances, et voyant les chances d’accéder aux Jeux olympiques de 2020 devenir un peu plus accessibles, Mazlum compte poursuivre sa carrière chez les amateurs où il ne cache pas ses ambitions d’atteindre les plus hauts sommets.