23 juillet 2015 - 00:00
Futur centre des congrès
Un pari audacieux pour la Ville
Par: Jean-Luc Lorry
Le directeur général de la Société de développement économique de Drummondville, Martin Dupont. Photothèque | Le Courrier ©

Le directeur général de la Société de développement économique de Drummondville, Martin Dupont. Photothèque | Le Courrier ©

Le directeur général de la Société de développement économique de Drummondville, Martin Dupont. Photothèque | Le Courrier ©

Le directeur général de la Société de développement économique de Drummondville, Martin Dupont. Photothèque | Le Courrier ©

À écouter Martin Dupont qui a piloté le dossier de Centrexpo Drummondville, un édifice flambant neuf destiné à la tenue de congrès, de foires et d'expositions, la Ville de Saint-Hyacinthe ne manque pas d'audace en espérant compter sur d'hypothétiques subventions pour financer en partie la construction du futur centre des congrès dont elle sera propriétaire.

À Drummondville, Centrexpo est la propriété de la Société de développement économique de Drummondville (SDED) qui a emprunté 17 M$ pour financer ce projet et obtenu une subvention de 13 M$ de Québec et d’Ottawa divisée en deux parts égales.

« Nous avons attendu quatre ans avant d’avoir ces subventions qui ont été très difficiles à obtenir », indique Martin Dupont, directeur général de la SDED.

La Ville de Saint-Hyacinthe dispose de quelques mois pour demander une aide des deux paliers gouvernementaux puisqu’après avoir revu son échéancier, elle compte lancer un appel d’offres en février pour une pelletée de terre début avril.

Contrairement à Drummondville où Centrexpo n’a pas coûté un dollar aux contribuables, la Ville de Saint-Hyacinthe a prévu un budget avoisinant les 23 M$ pour la construction d’un centre des congrès d’une superficie de 72 000 pieds carrés.

À titre comparatif, celui de Drummondville représente un investissement de 30 M$ pour une superficie totale de 136 650 pieds carrés.

Rentabilité

Martin Dupont croit que la Ville de Saint-Hyacinthe devra faire preuve de patience avant que le futur centre des congrès ne dégage de profits.

« Il n’y a pas beaucoup d’entreprises privées qui sont propriétaires d’un centre de congrès au Québec dans la mesure où ce type d’activité n’est pas rentable à court terme, estime Martin Dupont. Les congrès sont des activités difficiles à fidéliser puisque les organisateurs souhaitent souvent changer d’endroit année après année. »

Un établissement hôtelier comprenant 12 niveaux (incluant le sous-sol et une mezzanine) directement relié au centre de foires de Drummondville ouvrira ses portes en décembre.

Propriété du groupe hôtelier Grand Times Hôtel, cet édifice de 140 chambres dont 36 suites représente un investissement de l’ordre de 20 M$.

À l’instar de Drummondville, un établissement hôtelier sera greffé au centre des congrès maskoutain. Il s’agit d’un atout indispensable pour attirer la clientèle.

« En ce qui nous concerne, accueillir des foires en disposant d’un établissement hôtelier attenant à Centrexpo viendra accélérer la rentabilité et justifier l’investissement », considère M. Dupont.

Étude de marché

Avant de se lancer dans l’aventure des congrès et des expositions, la SDED avait effectué une étude de marché en 2009, soit trois ans avant que ne débute le conflit de travail à l’Hôtel des Seigneurs.

Cette étude conseillait à la SDED de diversifier les activités de son futur « centre de foires ».

« Notre plan d’affaires recommandait de partager nos activités entre les congrès, les rassemblements et les foires. L’étude de faisabilité incluait la compétition de l’Hôtel des Seigneurs qui était une infrastructure vieillissante », mentionne Martin Dupont.

Selon ce dernier, les congrès d’envergure qui se tiennent habituellement à Montréal ou à Québec sont de plus en plus organisés en région en raison des coûts élevés du stationnement. « C’est une tendance que je constate et qui devrait être une bonne chose pour Drummondville et Saint-Hyacinthe », conclut Martin Dupont.

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