23 janvier 2014 - 00:00
Un plan ben ordinaire
Par: Martin Bourassa

J’avais hâte de connaître le plan de match concocté par la Ville de Saint-Hyacinthe pour assurer la relance du tourisme d’affaires à Saint-Hyacinthe.

Disons que pour l’instant, il n’y a rien pour écrire à sa mère dans ce qui a été présenté ces derniers jours par le maire Claude Corbeil.Le fait saillant? Le comité de sauvetage « qui n’a absolument rien sauvé » change de nom et devient un comité de relance formé… exactement du même monde!Des gens qui ne sont pas tous sur la même longueur d’onde par-dessus le marché.Au député Émilien Pelletier qui suggérait à la Ville de geler les usages permis par le zonage sur le terrain de l’hôtel et du centre de congrès, celle-ci a répliqué par le statu quo. Ce dernier permettra au propriétaire du complexe hôtelier de vendre ses installations au plus offrant, qui pourra ensuite modifier à son gré, mais dans le respect du zonage, la vocation des lieux. Tant pis pour le vaillant député qui a sans doute voulu plaire aux syndiqués et s’assurer quelques votes avec son idée.Le gros bon sens économique commandait plutôt le dégel des usages, ce que la Ville a bien compris, n’en déplaise à M. Pelletier et aux syndiqués.Le comité de relance mise toujours sur une reprise rapide des activités.Le problème, c’est que ce souhait ne semble pas reposer sur grand-chose, sinon une vente rapide à un autre investisseur intéressé à rouvrir l’hôtel et le centre de congrès actuels, à les rénover et à négocier avec des employés qui ont le couteau entre les dents et qui n’ont pas hésité à sacrifier plus d’un an de salaire par conviction.Vu de même, les investisseurs potentiels doivent être frileux! On les comprend.Et les investisseurs intéressés par l’id��e d’aménager un nouvel hôtel avec centre de congrès à Saint-Hyacinthe ne le feront jamais sans une garantie que l’Hôtel des Seigneurs ne rouvrira pas un jour ou l’autre. C’est écrit dans le ciel.Dans ce contexte, j’aurais pensé que la Ville se serait montrée plus agressive dans sa volonté de faire bouger les choses et de susciter de l’intérêt. Comment?Je pense qu’avant longtemps elle devra afficher ses couleurs et allonger les bidous.Deux solutions s’offrent à elle si elle est vraiment sérieuse dans sa volonté de relancer au plus vite le tourisme d’affaires et de soutenir un large pan de notre économie régionale. Elle peut se tourner vers le propriétaire actuel de l’Hôtel des Seigneurs et lui faire une offre de partenariat alléchante qui le convaincra de s’entendre avec ses employés ou encore elle peut annoncer qu’elle est prête à s’engager financièrement à long terme avec un groupe qui serait disposé à prendre la relève.Dans tous les cas, il y a malheureusement un coût à ces scénarios. Il faut simplement évaluer si le jeu en vaut la chandelle. Mais bon, si la Ville a pu trouver avantageux le fait de céder nos glaces au privé avec un bail potentiel de 1 M$ pendant 60 ans, j’ose croire qu’elle pourrait trouver un partenaire pour danser avec un projet d’hôtel.Et si notre bonne Cité de la biotechnologie arrive à dépenser des millions pour construire des immeubles industriels qui sont ensuite loués à des entreprises qui emploient 15, 30 ou 60 personnes, ne pourrait-on pas s’inspirer de la même recette pour faire lever un projet qui pourrait créer directement plus de 200 emplois? Voilà de quoi alimenter les discussions du comité de relance.

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