26 mars 2020 - 14:17
Report des Jeux olympiques de Tokyo
Un poids de moins pour nos espoirs d’haltérophilie
Par: Maxime Prévost Durand
Les haltérophiles Tali Darsigny et Rachel Leblanc-Bazinet ont accueilli favorablement le report des Jeux olympiques de Tokyo. Photo gracieuseté

Les haltérophiles Tali Darsigny et Rachel Leblanc-Bazinet ont accueilli favorablement le report des Jeux olympiques de Tokyo. Photo gracieuseté

L’annonce du report des Jeux olympiques de Tokyo d’ici l’été 2021 a enlevé un gros poids des épaules de Tali Darsigny et de Rachel Leblanc-Bazinet, les deux espoirs du club d’haltérophilie La Machine Rouge toujours en lice pour représenter le Canada à ce prestigieux rendez-vous.

Jointes toutes les deux mardi, dans les heures qui ont suivi l’annonce conjointe du Comité international olympique et du premier ministre japonais, Abe Shinzo, elles semblaient soulagées de ce dénouement après quelques semaines d’incertitude.

« La décision s’est prise plus rapidement que ce que l’on pensait, a souligné Rachel, qui est officieusement qualifiée pour les JO en vertu de sa place dans le top 8 mondial dans sa catégorie de poids. Le CIO avait dit qu’il prendrait sa décision seulement dans quatre semaines, mais certains pays commençaient à mettre de la pression, dont le Canada. »

La veille, le comité olympique canadien avait annoncé qu’il n’enverrait aucun de ses athlètes si les Jeux devaient se tenir comme prévu cet été. De quoi donner des sueurs froides à Rachel, qui a craint de voir son rêve olympique s’éteindre après quatre longues années de travail. Mais son rêve demeure bien vivant maintenant.

Quant à Tali, elle concentrait surtout ses énergies en préparation pour le championnat panaméricain, la dernière compétition qui devait compter pour les qualifications olympiques à la mi-avril. Même si elle semble tout près d’une place pour les JO, le portrait reste encore un peu flou dans son cas et une bonne performance au « panam » lui aurait donné toutes les chances d’être sélectionnée. Mais ce rendez-vous a aussi été reporté dans les derniers jours – les mesures canadiennes en lien avec la COVID-19 ne lui auraient pas permis d’y participer de toute manière – et la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF) avait statué que le processus olympique s’arrêtait immédiatement et qu’un système modifié déterminerait les athlètes qualifiés. Reste à voir si cette décision tiendra toujours malgré le report des JO. Même si la décision était maintenue, les espoirs de Tali ne seraient pas réduits à néant puisque différents facteurs pourraient lui permettre de se faufiler parmi les athlètes sélectionnés.

Une pause pour souffler

Jusque-là, les deux haltérophiles du club maskoutain poursuivaient leurs entraînements, tant bien que mal. Elles se sont chacune aménagé un gymnase maison dans le garage de leurs parents depuis la fermeture du local du club La Machine Rouge en lien avec le coronavirus.

L’officialisation du report des Jeux olympiques leur permettra maintenant de profiter d’une pause pour souffler. Et elle sera plus que bienvenue.

« Le processus de qualification a été intense, a souligné Rachel. Ça a été 18 mois où on devait performer toutes les six ou huit semaines un peu partout dans le monde, que ce soit à Rome, en Thaïlande ou au Turkménistan. C’est un soulagement de savoir que les Jeux sont reportés parce que ça va permettre de prendre un peu de repos, de se remettre en santé et de soigner les petits bobos pour être prêtes à performer quand ce sera le temps des Jeux olympiques. »

Si le rythme était aussi effréné, c’est que l’IWF souhaitait assainir son sport en contrôlant plus régulièrement les athlètes qui tentent de faire leur place aux Jeux olympiques. La stratégie a d’ailleurs fonctionné puisque certains pays ont été bannis et des athlètes ont été suspendus après des tests positifs, font remarquer nos deux espoirs.

C’est d’ailleurs ce qui pourrait tracer la voie à Tali vers la confirmation de sa place aux JO. « Présentement, il y a une Colombienne devant moi au classement continental [qui offre les dernières places pour les JO]. Mais il y a eu trois tests positifs de dopage chez des athlètes de la Colombie. Quand il y a trois athlètes d’un même pays qui sont déclarés positifs, la fédération peut suspendre le pays au complet. On ne sait pas encore si ce sera seulement les athlètes qui se sont fait prendre qui seront suspendus ou si ce sera tout le pays. Mais il y a tellement eu de problèmes de dopage que, d’après moi, la fédération ne va pas prendre de chance. »

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