10 août 2017 - 00:00
Projet Réseau Sélection
Un réexamen demandé par 2500 citoyens
Par: Benoit Lapierre
Un réexamen demandé par 2500 citoyens

Un réexamen demandé par 2500 citoyens

Un réexamen demandé par 2500 citoyens

Un réexamen demandé par 2500 citoyens

Suzanne Viens  Photo François Larivière | Le Courrier ©

Suzanne Viens Photo François Larivière | Le Courrier ©

Nicole Jetté  Photo François Larivière | Le Courrier ©

Nicole Jetté Photo François Larivière | Le Courrier ©

Une pétition signée par 2530 citoyens qui réclament un réexamen de l’ensemble du dossier Réseau Sélection a été déposée devant le conseil municipal lundi soir.


Les signataires veulent que la Ville procède à une « véritable étude des impacts potentiels du projet sur le centre-ville », a expliqué Yvan Pion, l’un des membres du regroupement de citoyens qui a déjà exprimé publiquement toutes ses réserves face à l’implication de la Ville dans le dossier.
« Les gens du secteur sont très inquiets, pour le devenir de leurs locataires aussi. Ils demandent qu’il y ait un véritable temps d’arrêt », a-t-il lancé, en s’adressant au maire Claude Corbeil à la période des questions.
Ce dernier lui a répondu que la Ville avait justement décrété une pause dans ce projet il y a un mois, le temps d’en examiner les éléments problématiques, dont la question du stationnement. « On va vous revenir là-dessus au cours du mois d’août », a-t-il promis.
M. Pion a ensuite cédé sa place à Suzanne Viens, qui a procédé au dépôt de la pétition, en précisant que la demande portait aussi sur l’étude d’un autre emplacement que le stationnement du Centre des arts pour le projet Réseau Sélection.
Elle a précisé que parmi les 2530 signataires de la requête, il y avait 2000 résidents de Saint-Hyacinthe, 350 usagers du centre-ville et 180 autres personnes qui s’étaient inscrites sur la pétition électronique. « Notre constat, c’est que plusieurs personnes ignoraient totalement la venue de Réseau Sélection. On a eu souvent à expliquer en long et en large ce que c’était, Réseau Sélection », a-t-elle signalé aux élus. Elle croit aussi que le délai très court entre la lettre aux citoyens du 1er juin et la soirée d’information du 6 juin n’a pas favorisé la participation des gens.
La conseillère du district Cascades, Sylvie Adam, lui a donné entièrement raison sur ces points. « Les gens ont besoin d’information, ils ont besoin d’être consultés. Moi, j’ai bien entendu votre message », a-t-elle déclaré.
Demande d’enquête
Avant que ne prenne fin la période des questions, Nicole Jetté a informé les membres du conseil qu’elle avait déposé une demande d’enquête à la Commission municipale du Québec (CMQ) sur l’administration de la Ville de Saint-Hyacinthe au cours des quatre dernières années.
D’entrée de jeu, Mme Jetté a avoué qu’elle était fâchée et que sa colère allait en augmentant, en constatant par exemple que la Ville n’avait recherché aucune subvention pour la remise en état du Marché public, un projet dont le coût devrait atteindre les 7 M$, comme le révélait récemment le directeur général, Louis Bilodeau, dans un reportage de la télévision communautaire.
« Au moment de procéder, il n’y avait pas de subvention disponible, malheureusement », est intervenue la directrice générale adjointe, Chantal Frigon, avant que Mme Jetté poursuive sur d’autres sujets, dont le refus qu’elle a essuyé de la Ville à la suite d’une demande d’accès à des documents portant sur les rails du CN dans la ville.
« La Ville ne m’a jamais informé de la situation, et je trouve ça un peu choquant. Moi, je suis en cour fédérale (contre le CN) pour protéger les citoyens de Saint-Hyacinthe », a-t-elle lancé. « Ça, on l’a lu dans le journal » a répliqué le maire Corbeil, visiblement agacé par son intervention.
Mme Jetté demande à la CMQ d’enquêter pour déterminer si la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale n’aurait pas été transgressée dans la conduite de plus d’une douzaine de dossiers.
« Nous considérons avoir quelques raisons de penser que les valeurs fondamentales telles que la prudence dans la poursuite de l’intérêt public et le respect envers le citoyen pourraient avoir été bafouées. De plus, plusieurs décisions prises par cette administration nous amènent à nous demander si l’intérêt personnel du maire ou de certains conseillers n‘auraient pas pu influencer leur indépendance de jugement et s’ils n’auraient pas pu faire preuve de favoritisme, malversation, d’abus de confiance ou d’autres inconduites », explique-t-elle dans sa requête.
Elle pointe notamment la campagne d’image de la Ville de 1,2 M$, l’achat des horodateurs, qu’elle qualifie de « mauvaise décision de 450 900 $ », le centre des congrès de 25 M$ (pas d’appel pour le choix du partenaire privé), et bien sûr, le projet Réseau Sélection. Elle chiffre à 3 598 500 $ les sommes que la Ville entend y consacrer. « Ce projet risque d’avoir de graves répercussions, mais le maire refuse pourtant de commander une étude d’impact indépendante et de faire une véritable consultation publique prétendant qu’il s’agit d’un projet privé, malgré l’importance des fonds publics qui devront y être investis », poursuit-elle dans sa requête.

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