16 janvier 2014 - 00:00
Un Saint-Pien méconnu
Par: Le Courrier
Dr Louis Giard. Archives nationales du Québec, collection initiale.

Dr Louis Giard. Archives nationales du Québec, collection initiale.

Dr Louis Giard. Archives nationales du Québec, collection initiale.

Dr Louis Giard. Archives nationales du Québec, collection initiale.


Louis Giard, médecin et fonctionnaire, est né le 1 er novembre 1809 à Saint-Ours, Bas-Canada. Il est fils de François Giard, agriculteur, et de Marie-Charles Daigle.

Il fait ses études au Séminaire de Saint-Hyacinthe de 1821 à 1830, grâce à l’appui de l’« Association pour faciliter les moyens d’éducation dans la Rivière Chambly » dirigée par le seigneur Charles-Roch de Saint-Ours, qui s’engageait à payer les dépenses pour les études des garçons choisis par des curés de la région des rivières Richelieu et Yamaska. Cette association aida financièrement 30 élèves, parmi lesquels plusieurs ont eu une carrière remarquable. Entre autres : deux jeunes cousins originaires de Chambly, qui devinrent les 2 e et 3 e évêques de Saint-Hyacinthe, Mgrs Joseph et Charles Larocque, et le Dr Louis Giard. Après ses études, Louis Giard enseigna, de 1830 à 1834, comme ecclésiastique, au Collège de Chambly, fondé en 1826 par Pierre-Marie Mignault, curé de Chambly. Ne se sentant pas appelé au sacerdoce, il quitta l’enseignement et alla, en 1834, à Montréal pour y poursuivre des études en médecine. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il collabora à la rédaction du journal La Minerve. En avril 1837, il obtint sa licence et s’installa comme médecin à Saint-Pie. Il épousa, le 22 juin 1840, Lucille Drolet, fille du patriote Joseph-Toussaint Drolet et de Sophie Boileau; ils eurent quatre enfants. Nommé, en 1848, par sir Louis-Hippolyte Lafontaine, secrétaire du Bureau de l’éducation, le Dr Giard est par la suite devenu le secrétaire du Bureau d’éducation du Bas-Canada. De plus, Il fut désigné, en août 1869, pour partager avec Henry Hopper Miles le poste de secrétaire du conseil de l’Instruction publique. Cette institution venait d’être divisée en deux comités, l’un catholique, 14 membres et l’autre protestant, 7 membres; chacun des deux secrétaires assumait les fonctions propres à sa confession. Le conseil prenait la plupart des décisions importantes en matière d’éducation, que le ministère devait par la suite mettre à exécution. Durant les premières années de la Confédération, le conseil adopta plusieurs mesures pour mettre au point une structure scolaire de type confessionnel, uniformiser l’enseignement dans les écoles normales, installer des bureaux d’examinateurs, améliorer le salaire des instituteurs et promouvoir l’enseignement de l’agriculture et des sciences. En 1875, le ministère de l’Instruction publique fut reconverti en département, le conseil subit alors une modification importante; désormais, tous les évêques catholiques dont le diocèse était situé au Québec pouvaient siéger au conseil et diriger l’orientation de l’enseignement. Le comité catholique se trouva donc composé de sept évêques et de huit laïcs, incluant le surintendant, tandis que le comité protestant avait un nombre de membres correspondant à celui des laïcs de l’autre section. On peut supposer que Giard a joué un rôle essentiel dans la réorganisation de ces structures administratives. De 1868 à 1879, le Dr Giard a aussi occupé le poste de rédacteur en chef du « Journal de l’Instruction publique ». Enfin, en 1882, le Dr Louis Giard a reçu le titre honorifique d’officier d’académie décerné par Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique en France. La même année, en raison de son âge, il a quitté son poste au Département de l’Instruction publique. D’ailleurs, on lui avait donné, dès 1880, un adjoint en la personne d’Oscar Dunn, qui lui succéda et occupa son poste jusqu’en 1885. Le Dr Giard est décédé, à l’âge de 77 ans, le 4 janvier 1887, à Montréal, chez son gendre Louis-Wilfrid Sicotte, greffier de la Couronne. Dans La Patrie du vendredi 7 janvier 1887 en page 4 on peut lire. « Les funérailles du Dr Giard ont eu lieu à l’église Notre-Dame, ce matin. Un nombreux cortège suivait le corbillard. Parmi les personnes présentes, on remarquait les honorables juges [Louis-Amable] Jetté, [Jean-Thomas] Taschereau, [Michel] Mathieu et [Louis-Onésime] Loranger. Le deuil était conduit par M. Arthur Giard, fils du défunt et M. Louis-Wilfrid Sicotte, son gendre. Les porteurs étaient les honorables MM. [Pierre-Joseph-Olivier] Chauveau, shérif, Gédéon Ouimet, surintendant de l’Instruction publique, le juge [Joseph-Amable] Berthelot, M.M. [Thomas] Bellemarre, Paul de Cazes et [Urgèle] Archambault. » Dans l’édition de La Minerve du mercredi 5 janvier 1887 en page 1, on retrouve l’éloge suivant : « Fonctionnaire modèle, citoyen intègre et vertueux, chrétien sincère et éclairé, ferme dans ses convictions, d’une probité à toute épreuve, d’un commerce agréable et facile, bon, dévoué, charitable, le Dr Giard a passé sa vie utile à son pays, consacrée toute entière à la noble cause de l’éducation et à la pratique du devoir et il a mérité de voir cette belle vie couronnée par la mort du juste ».

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