Ce projet de loi devait à l’origine revoir les structures scolaires et non porter atteinte à l’autonomie des enseignantes et enseignants.
« Depuis des années, nous travaillons à valoriser la profession enseignante. Nous souhaitons redevenir maîtres de notre profession puisque nos droits se sont érodés au fil des réorganisations du réseau, des compressions et de la gestion axée sur les résultats. Si ce projet de loi voulait nous valoriser, il rate complètement sa cible. Il dilue nos droits et tente de faire des enseignants des exécutants et des pantins qui ont de moins en moins de prises pour exercer leur jugement professionnel », a fait savoir Patrick Théroux, président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska.
Le projet de loi no 40, qui dévalorise les enseignantes et enseignants, contient notamment :
– Une manipulation des notes consentie à la direction;
– Une autonomie professionnelle cadenassée avec un « comité d’engagement » qui pourra faire pression pour uniformiser les pratiques selon la dernière mode pédagogique;
– Une formation continue imposée sans égards aux besoins, contrôlée par le ministre, de même que des enseignantes et enseignants qui pourront être sanctionnés. Pourtant, c’est sur l’accessibilité et l’amélioration des activités de formation que devrait se concentrer le ministre;
– Un espace décisionnel réduit en perdant la parité au conseil d’établissement;
– Une expertise pédagogique reconnue en façade seulement, sans réelle portée concrète;
– Les inégalités scolaires iront en s’accroissant, en facilitant le développement de projets particuliers sans aucune forme d’encadrement.
« Quand on valorise l’éducation, on valorise aussi ceux qui s’y consacrent au quotidien. La souffrance des enseignants est trop grande pour en faire fi à ce point dans un projet de loi aussi large et intrusif. Le ministre doit sérieusement reconsidérer la portée de sa loi », a déclaré M. Théroux.
Le Syndicat de l’enseignement Val-Maska