4 août 2016 - 00:00
Centre de congrès
Une attente payante?
Par: Martin Bourassa

Vacances obligent, vous avez peut-être raté les derniers développements dans le dossier du centre de congrès municipal et de l’hôtel de luxe en devenir à Saint-Hyacinthe. Voici donc une petite mise à jour.

Même si un peu de démolition, d’enfouissement et de préparation d’infrastructures a été fait jusqu’ici sur le site des Galeries St-Hyacinthe, les chantiers n’ont pas encore véritablement démarré. Le promoteur de l’hôtel, Beauward, a toutefois confié le mandat de construire sa tour de 16 étages à l’entrepreneur Divco, qui devra également superviser la construction du centre de congrès.

Concernant l’hôtel et les spéculations entourant le choix de la fameuse bannière, LE COURRIER révélait récemment que selon toutes vraisemblances la chaîne de prestige Marriott serait l’élue, ce qui serait certes de très bon augure. Une annonce officielle devrait se faire dès que tous les contrats auront été accordés en septembre. Ce n’est pas trop tôt puisque l’annonce de la bannière est attendue depuis l’automne dernier.

Au niveau du centre de congrès municipal, le dossier vient de connaître plusieurs développements intéressants. À propos du choix de l’entrepreneur, la Ville de Saint-Hyacinthe a reçu seulement trois soumissions. La moins élevée, à 31,8 M$, est celle de la firme Magil Construction. Elle est en plein dans la cible budgétaire, considérant que les travaux visent aussi l’aménagement du stationnement intérieur. Ces frais seront remboursés à la Ville par Beauward. Bref, le processus de soumissions ne laisse pas entrevoir d’économies pour la Ville, mais en revanche il n’y a pas lieu de dégraisser le projet pour respecter le budget révisé de 25 M$ pour la partie congrès.

La grosse nouvelle de l’été jusqu’ici dans ce projet concerne l’espoir renouvelé d’obtenir une subvention des deux paliers de gouvernement supérieurs, par l’entremise d’un fonds Québec-Canada réservé aux petites collectivités.

Cette possibilité de subvention a d’ailleurs incité la Ville à repousser d’un mois l’octroi du contrat de construction, soit jusqu’au 29 août. Pour se qualifier, et on ignore encore si la Ville respecte tous les critères, les travaux ne doivent pas avoir débuté. L’enjeu est considérable puisque ce sont théoriquement 16 M$ de subventions dont il est question, alors que la Ville dans ses projections initiales en espérait entre 5 et 8 M$, même si publiquement elle se disait prête à s’en passer.

À ce stade-ci du projet, la Ville de Saint-Hyacinthe peut se permettre d’attendre un peu. Nous ne sommes plus à un mois près dans la mesure où l’échéancier a depuis longtemps été défoncé. Mais il serait surprenant que le dossier débloque comme par magie à Québec et à Ottawa en plein mois d’août. Pas certain qu’un mois de délai suffira aux deux paliers de gouvernement pour s’entendre sur la conformité du projet maskoutain, ou même sur l’identité de celui qui doit statuer à cet effet.

On sait par contre que la Ville ne veut pas attendre plus longtemps pour relancer son tourisme d’affaires. Et même si l’hôtel de luxe prendra quelques mois de plus à construire que le centre de congrès, la Ville doit lancer les travaux rapidement puisque c’est son entrepreneur qui s’occupera en bonne partie du stationnement intérieur. La Ville se retrouve donc coincée entre sa volonté d’être proactive pour se doter d’infrastructures de haut niveau et la lourdeur, voire la lenteur, administrative et politique. Mais si la possibilité d’une aide financière devait se confirmer et qu’une autre municipalité que Saint-Hyacinthe devait recevoir un jour, par l’intermédiaire de ce fonds réservé, une subvention pour financer un centre de congrès, ils seront nombreux à reprocher au conseil actuel son empressement et son mauvais calcul politique. Ce 16 M$ que la Ville pourrait ainsi épargner dans la construction d’un centre de congrès pourrait servir bien d’autres usages, dont bien sûr à aménager un tunnel dans le prolongement du boulevard Casavant. C’est un pensez-y bien.

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