29 avril 2021 - 07:00
Forum
Une bibliothèque coûte que coûte
Par: Le Courrier
Monsieur Bourassa, rédacteur en chef du Courrier de Saint-Hyacinthe, contrairement à l’idée que peut suggérer votre dernière caricature publiée dans l’édition du 22 avril, l’aménagement de la nouvelle bibliothèque publique répond à un besoin essentiel de la population maskoutaine.

À titre d’élus municipaux et de fiduciaires des taxes payées par les contribuables, nous sommes consternés par la hausse astronomique des coûts de construction, une conséquence directe de la pandémie de COVID-19.

Toutefois, il demeure que le projet de nouvelle installation pour la Médiathèque maskoutaine, qui a mûri depuis de nombreuses années, porté par ses conseils d’administration successifs, s’inscrit comme LA priorité des grandes orientations définies par le conseil municipal dans son plan stratégique « Saint-Hyacinthe, propulsée par sa culture ». La nouvelle bibliothèque est la première pierre angulaire du pôle culturel maskoutain, dont l’objectif est la modernisation de nos infrastructures culturelles.

Les municipalités ont comme mission de soutenir l’épanouissement de leurs citoyens et citoyennes. À cet effet, la bibliothèque publique représente le seul lieu d’éducation accessible tout au long de la vie. Le développement des compétences en lecture et en écriture, le goût du savoir, l’accessibilité et le discernement de l’information, la familiarisation aux technologies constituent des fondements de la réussite scolaire, personnelle et professionnelle des individus.

L’état de notre bibliothèque maskoutaine, logée dans une ancienne école, n’est pas à la hauteur des standards les plus élémentaires. Une réfection complète de l’immeuble s’avère nécessaire et le concept privilégié ne se soumet à aucun luxe ni artifice. Aussi, notre bibliothèque doit s’adapter aux nouvelles réalités du 21e siècle et offrir un produit recherché : Fab Lab, technologie, troisième lieu attrayant, ambiance agréable, éducation permanente…

Enfin, sa localisation en bordure de la rivière Yamaska, à l’extrémité de la promenade Gérard-Côté et en plein cœur du centre-ville, a été réfléchie afin d’en maximiser les retombées économiques, touristiques et récréatives. Pour nous, il s’agit d’un investissement structurant et rentable à long terme.

Considérant le niveau d’avancement du projet, il serait irréaliste, plus coûteux et désavantageux pour la population de le reporter ou de le remettre en question en tout ou en partie.

Vos représentants au conseil d’administration de la Médiathèque maskoutaine,

David Bousquet (2009-2017), conseiller municipal

Claire Gagné (2017-présent), conseillère municipale

NDLR

Vous prêtez bien des (mauvaises) intentions à cette caricature qui ne remettait pas en question le bien-fondé de donner aux Maskoutains l’accès à une bibliothèque et un lieu de culture digne du 21e siècle. Sachez cependant que bien des Maskoutains ont été surpris d’apprendre que la facture oscillera autour de 30 M$, considérant le coût d’achat de la bâtisse ainsi que les travaux d’agrandissement et de réaménagement.

Non, cette caricature ne remettait pas en question la pertinence de ce choix politique. Elle suggérait simplement qu’il pourrait être utile de réviser la liste de toutes les dépenses et de s’interroger sur la nécessité de chacune face à l’explosion des coûts.

Dans le passé, le conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe n’avait pas hésité, par exemple, à revoir ses plans pour la reconstruction du chalet des Salines. L’administration actuelle est certainement libre de ses choix, mais elle gagnerait à les expliquer davantage au lieu de mettre les contribuables devant le fait accompli. Surtout quand elle leur dit qu’elle ne peut se permettre d’investir 30 M$ sans subventions dans la réfection de la promenade Gérard-Côté, mais qu’elle s’engage sans subventions majeures dans l’aménagement d’une bibliothèque du même prix.

La logique municipale est parfois difficile à saisir. Autant qu’une caricature du COURRIER, hélas.

Martin Bourassa, rédacteur en chef

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