7 juillet 2011 - 00:00
Effarouchement des oiseaux
Une buse qui protège les bleuets Saint-Piens
Par: Le Courrier
La ferme Équinoxe de Saint-Pie a décidé de protéger ses bleuets différemment cet été. Exit les filets protecteurs, c'est Edwige la buse qui s'attaque aux oiseaux friands de ces petits fruits. La bleuetière Saint-Pienne serait la seule à utiliser cette technique en Montérégie.

L’idée est encore marginale au Québec, mais les agriculteurs de la Colombie-Britannique et de l’Europe utiliseraient abondamment la fauconnerie pour effaroucher les oiseaux affamés. En d’autres mots, la propriétaire de la ferme Équinoxe veut « crée une zone de stress » pour décourager les plus gourmands de la gent ailée.

La presque totalité des bleuetières québécoises utilisent des filets protecteurs pour minimiser la perte de fruits. « Les filets c’est efficace à 100 %, mais je voulais essayer autre chose », affirme Jeannine Messier. Elle explique que chaque hectare de filet représente une dépense de 6 000 $, en plus du temps nécessaire à l’installation. Le tout doit être renouvellé aux six ans environ.L’idée lui est venue après avoir découvert que certains aéroports utilisent la fauconnerie pour éloigner les attroupements d’oiseaux près des pistes de décollage. Pour protéger ses fruits, Mme Messier a dû se procurer un oiseau de proie, une buse de Harris dans son cas, et suivre une formation rigoureuse d’une trentaine d’heures auprès d’un maître fauconnier. Pour l’instant, la propriétaire de la ferme a complété la moitié de son apprentissage avec sa buse. Elle fait affaire avec un couple de maîtres fauconniers spécialisés dans l’affaitage (dressage d’oiseaux de proie) et l’élevage de différentes espèces. « Je viens de commencer à le faire voler librement », raconte Mme Messier. Le seul lien qu’un oiseau de proie développe avec son maître est le fait que celui-ci le nourrit. « La buse n’a pas d’émotions », affirme Jeannine Messier. Au début de chaque vol, le propriétaire d’un oiseau de proie pèse l’animal afin d’estimer son appétit. Si l’animal est repu et s’envole, il risque de ne pas revenir, tandis que si l’oiseau a faim, il reviendra se faire nourrir. La saison des bleuets débutera à la mi-juillet et se terminera environ un mois plus tard. Jeannine Messier espère qu’Edwige attirera les gens lors de l’autocueillette. Elle affirme que pour l’instant, les personnes sont incrédules, mais que l’effort y est et que les résultats devraient suivre. La buse de Harris sera prête à accomplir sa tâche dès que les petits fruits prendront un peu de couleurs. « En fin de compte, c’est peut-être autant d’heures de travail que la pose de filets, mais j’ai beaucoup plus de plaisir », s’exclame l’apprentie fauconnière.NO PHOTO:#0574

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