10 avril 2014 - 00:00
Une dégelée, une vraie
Par: Martin Bourassa

La soirée électorale du 7 avril s’annonçait imprévisible. Elle aura donc tenu ses promesses, ce qui n’est pas toujours courant en politique.

Débandade, déconfiture, déroute, difficile de choisir le bon mot pour résumer la défaite péquiste. J’aime bien dégelée. Car à tous les points de vue, le Parti québécois en a mangé une maudite, livrant au final la pire performance de son histoire.Un résultat qui a forcé le départ de Pauline Marois, perdante toutes catégories confondues, autant comme candidate dans son comté que comme chef de parti.L’élection d’un gouvernement majoritaire libéral après un simulacre de purgatoire ne règle rien dans l’immédiat au niveau économique ou dans les urgences, mais elle balaie pour au moins quatre ans, sinon plus, toute idée de pays, de référendum, de charte rigide ou de recours à la clause dérogatoire, autant de sujets qui ont rebuté une grande majorité d’électeurs. Comme je l’écrivais le mois dernier, cette élection devait répondre à une grande question : compte tenu de son bilan des 18 derniers mois, le gouvernement Marois méritait-il d’être reporté au pouvoir? La réponse est sans appel. Les Québécois ont jugé que les péquistes n’étaient pas dignes de confiance, contrairement… aux libéraux! Qui l’eût cru!Localement, les Maskoutains ont encore fait la preuve qu’ils sont bien durs à suivre et qu’il est encore loin le jour où un candidat libéral réussira à les charmer. Même la vague libérale de lundi soir n’a pas réussi à pousser Louise Arpin vers la victoire.Sans rien lui enlever, vous avez arrêté votre choix sur Chantal Soucy, une illustre inconnue parachutée en provenance de Boucherville. Une candidate qui a modestement fait campagne, hormis de grosses et nombreuses affiches. Une candidate qui s’est débrouillée avec les moyens du bord, sans local et sans organisation.À quoi sert d’ailleurs désormais de multiplier les engagements, les présences aux activités du comté, les conférences de presse, les annonces et de se fendre en quatre pour faire campagne localement quand visiblement tout se joue à l’étage supérieur?Le plus grand mérite de la nouvelle députée aura été de s’être présentée dans un comté prenable et de l’avoir fait sous les couleurs de l’arc-en-ciel caquiste.L’effet Legault a opéré, à l’image de l’effet Layton pour la députée fédérale du comté de Saint-Hyacinthe-Bagot, Marie-Claude Morin. Une recette éprouvée.À la différence près que Mme Morin était une femme de la place, contrairement à la nouvelle députée qui aura tout à apprendre de son nouveau milieu d’adoption. Elle aura maintenant quatre ans pour découvrir et apprécier ses richesses.Saint-Hyacinthe se retrouve donc au sein de la seconde opposition à Québec. Pour faire progresser nos dossiers et aboutir les subventions, il faudra donc à nouveau s’en remettre au député libéral responsable de la Montérégie, aux bonnes vielles mains libérales et hommes de main du PLQ dans le comté. La bonne nouvelle, c’est que cette méthode dite « traditionnelle » a déjà bien fonctionné par le passé, n’en déplaisse à l’ex-député Pelletier et à ses organisateurs.Vraiment, plus ça change et plus c’est pareil au Québec.

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