14 juillet 2011 - 00:00
Le restaurant cessera ses activités dimanche
Une dernière livraison pour Parenteau Jr
Par: Martin Bourassa
La rôtisserie Parenteau Jr fermera ses portes dans quelques jours.

La rôtisserie Parenteau Jr fermera ses portes dans quelques jours.

La rôtisserie Parenteau Jr fermera ses portes dans quelques jours.

La rôtisserie Parenteau Jr fermera ses portes dans quelques jours.

C'est la triste fin d'une institution à Saint-Hyacinthe. Le rideau tombera dimanche soir sur la rôtisserie Parenteau Jr de la rue Dessaulles.

Le restaurant réputé pour son poulet et sa pizza cessera définitivement ses opérations, emporté par une féroce concurrence. Une bonne vingtaine de salariés perdront leur gagne-pain. La décision leur a été annoncée samedi matin.

« C’est un choc pour tout le monde, a expliqué au COURRIER l’un des propriétaires du restaurant, Normand Therrien, en précisant qu’il ne s’agissait nullement d’une faillite commerciale. Mais ce sont des employés modèles qui n’auront pas trop de difficultés à se replacer. C’est une main-d’oeuvre recherchée. »Celui qui s’était porté acquéreur de la rôtisserie il y a à peine un an des mains de Paul-Émile Parenteau ne cache pas qu’il a fait une mauvaise lecture de la situation.« J’ai fait une erreur, j’ai mal évalué mon affaire. Le secteur de la restauration est très difficile et très concurrentiel à Saint-Hyacinthe. Beaucoup de restaurants ont ouvert leurs portes ces derniers mois, dont plusieurs au projet M. Il y en a trop je pense et je dirais même à vue de nez que 40 pour cent des restaurateurs maskoutains ne doivent pas faire leurs frais, ou à peine. Il y aura d’autres fermetures d’ici 12 à 18 mois. »L’ouverture de la rôtisserie Excellence l’automne dernier dans l’ancien CLSC, à deux pas de la rôtisserie Parenteau a fait très mal. Outre le décor, l’endroit est pratiquement une copie conforme du restaurant Parenteau au niveau du concept et du menu, en plus d’être opéré par la fille et le gendre de Paul-Émile Parenteau. Normand Therrien refuse pourtant de parler d’une concurrence déloyale.« Je vais réserver mes commentaires à ce sujet, mais plusieurs employés n’ont pas encore digéré l’ouverture d’un restaurant similaire. La colère des employés n’est pas dirigée vers nous. Pour ma part, je voulais qu’on se démarque par la qualité et l’innovation, mais cela aurait exigé un réinvestissement majeur. Nous avons dû nous rendre à l’évidence que le montage financier n’était pas viable. Faire une erreur avec un projet c’est une chose, mais en faire deux ce serait de la bêtise. »Normand Therrien et ses associés ont donc dû se rendre à l’évidence devant l’ultimatum du créancier hypothécaire, en l’occurrence la Caisse populaire de Saint-Hyacinthe, qui a publié le 22 juin un préavis de prise en paiement au montant de 549 519 $.« C’est dur pour l’ego, je ne m’en cache pas, mais je vais retenir la leçon et je me console avec mes autres projets. Dans l’ensemble, on peut dire que j’ai une bonne moyenne au bâton. Et j’aime autant perdre mon argent dans de telles aventures que d’investir à la bourse dans des entreprises sur lesquelles je n’ai aucun contrôle. »Même s’il a été échaudé par cette aventure dans la restauration rapide, le cabinet d’avocats dans lequel il est associé a le vent dans les voiles et le Van Houtte du centre-ville connaît un succès qui ne se dément pas. Normand Therrien a aussi des investissements dans le secteur du divertissement.Rappelons que la rôtisserie Parenteau Jr est dans le paysage maskoutain depuis longtemps. Il faut remonter à 1954 pour situer l’arrivée de la première broche à poulet dans la petite épicerie opérée par les parents de Paul-Émile Parenteau.Ce dernier a été impliqué activement avec ses frères dans le restaurant, puis avec ses propres enfants, de 1965 jusqu’à l’an dernier, au moment de la vente au groupe mené par M. Therrien. Il y avait déjà un certain temps que la fille de M. Parenteau, Isabelle, et le conjoint de cette dernière avaient quitté l’entreprise familiale.« Ça m’affecte beaucoup, ça ne passe vraiment pas. Avoir su que ça se terminerait comme ça, je n’aurais pas vendu », s’est limité à dire M. Parenteau avec amertume.

image