1 juillet 2021 - 07:00
Conflit de travail à Saint-Anselme
Une entente a été convenue chez Exceldor
Par: Eliane Tremblay-Moreau
Les revendications des employés de l’abattoir d’Exceldor à Saint-Anselme ont porté fruit. Photo TUAC

Les revendications des employés de l’abattoir d’Exceldor à Saint-Anselme ont porté fruit. Photo TUAC

Les employés syndiqués de l’abattoir Exceldor de Saint-Anselme, dans Chaudière-Appalaches, ont voté à 66 % en faveur du projet de règlement soumis par les médiateurs-conciliateurs du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS).

Le nouveau contrat de travail de 6 ans des quelque 550 employés est rétroactif au 1er août 2020. Il apporte plusieurs améliorations aux conditions de travail des syndiqués et il prévoit des mécanismes de réparation des injustices causées aux employés depuis 2013.

Les travailleurs sont retournés au travail le 28 juin avec 90 % du volume d’abattage pour une journée normale d’opérations, soit 171 000 oiseaux. Ils étaient en grève depuis le 23 mai.

Exceldor se dit soulagée de la fin de ce conflit. « Nous nous réjouissons de l’issue positive du vote des employés syndiqués de l’usine. Rappelons que nous nous étions déjà rangés derrière la proposition de règlement, et ce, pour mettre fin au gaspillage alimentaire et assurer l’approvisionnement des marchés. L’ensemble de nos membres-éleveurs est très heureux que le conflit de travail soit terminé », annonce le conseiller communication et relations publiques d’Exceldor, Jordan Ouellet.

Le salaire

En vertu de cette nouvelle entente, les syndiqués obtiendront des augmentations salariales de 19,75 % réparties sur 5 ans.

La responsable des communications du syndicat des Travailleurs et Travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), Roxane Larouche, explique la manière dont ces augmentations entreront en vigueur. « 8 % seront rétroactifs au 1er août 2020 (22,37 $) et 6,5 % à la signature en 2021. Dès leur retour au travail, leur salaire sera donc de 23,85 $. Ensuite, 0,75 % en février et août 2022 (24,03 $ et 24,21 $). Puis, 0,5 % en février et août 2023 (24,33 $ et 24,45 $) et 2024 (24,57 $ et 24,69 $). Finalement, 0,88 % en février et août 2025 (24,91 $ et 25,13 $). Si l’indice des prix à la consommation (IPC) est supérieur aux augmentations prévues en 2022, 2023, 2024 et 2025, l’augmentation annuelle sera l’IPC pour un maximum de 2 % », illustre-t-elle.

Une clause d’exonération de la prime d’assurance lors d’un arrêt de travail en raison d’une maladie ou d’un accident sera aussi ajoutée au contrat assurance-groupe.

Une gestion plus équitable

L’employeur s’engage à faire de la sensibilisation auprès de ses contremaîtres visant à assurer une gestion plus équitable de la discipline. « Le syndicat et l’employeur ont convenu de travailler de concert avec le MTESS sur une base régulière pour rétablir de meilleures relations de travail. Ils vont établir une démarche pour réparer les erreurs rencontrées depuis 2013 par certains travailleurs à la suite d’absences pour invalidité. Les travailleurs pourront aussi être accompagnés par le MTESS lors des rencontres du comité de relations de travail qui sont prévues à l’article 7 de la convention précédente », souligne Mme Larouche.

Garder sa main-d’œuvre expérimentée

Pour encourager ses employés à rester au sein de l’entreprise, un montant de 10 000 $ sera versé dans le REER d’un salarié ayant 60 ans et qui a acquis l’équivalent du facteur 95 (âge + années de service). Pour chacune des années complètes travaillées suivant l’acquisition du facteur 95, l’employeur versera un montant supplémentaire de 1000 $ dans le REER de ce dernier.

« Le MTESS a reconnu le problème. C’est un travail peu attrayant et de nature violente. Ces avantages aideront à garder la main-d’œuvre spécialisée », indique Mme Larouche. Même si le conflit a duré plus d’un mois, très peu d’employés ont trouvé un emploi ailleurs, selon Jordan Ouellet.

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