5 juillet 2018 - 00:00
Développementéconomique
Une étude de 32 000 $ sur DEM et SHT
Par: Benoit Lapierre
Le 1000, rue Dessaulles où logent Saint-Hyacinthe Technopole et Développement économique des Maskoutains.

Le 1000, rue Dessaulles où logent Saint-Hyacinthe Technopole et Développement économique des Maskoutains.

Le 1000, rue Dessaulles où logent Saint-Hyacinthe Technopole et Développement économique des Maskoutains.

Le 1000, rue Dessaulles où logent Saint-Hyacinthe Technopole et Développement économique des Maskoutains.

C’est le cabinet-conseil Espace Stratégies, de Montréal, qui se penchera sur la cohabitation de Saint-Hyacinthe Technopole (SHT) et de Développement économique des Maskoutains (DEM) dans l’espace entrepreneurial régional et qui devra tirer des conclusions de cet examen.


Agissant au nom de la MRC dans ce dossier, la Ville de Saint-Hyacinthe a octroyé à Espace Stratégies un contrat de 32 411 $, taxes incluses, au terme d’un appel d’offres sur invitation. La firme Deloitte et l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques de Montréal sont les deux autres bureaux contactés qui ont soumis une proposition. C’est finalement Espace Stratégies qui a obtenu le plus haut pointage suivant les critères de sélection.

Son mandat consiste notamment à réaliser une évaluation stratégique, à proposer des pistes de solution et à faire des recommandations pour une optimisation de la gouvernance en développement économique. Espace Stratégies doit présenter son rapport et ses conclusions au début du mois de septembre, tant à la Ville qu’à la MRC.

Le client sous la loupe

Espace Stratégies n’en est pas à son premier mandat pour un client qui s’appelle la MRC des Maskoutains. En 2017, ce bureau avait rempli un contrat de 12 000 $ pour la MRC et DEM, travail qui consistait à établir le diagnostic de l’écosystème d’affaires régional. Aujourd’hui, le consultant se retrouve dans une situation un peu plus délicate puisqu’il doit, en quelque sorte, poser un jugement sur la performance de son client, DEM et de son pendant maskoutain, Saint-Hyacinthe Technopole.

Le directeur général de SHT, André Barnabé, a avoué qu’il ne savait pas que c’était Espace Stratégies qui avait collaboré avec DEM l’année dernière au sujet de l’écosystème d’affaires. « Est-ce gênant? Je ne connais pas les détails de ce premier contrat, mais j’ose croire que le consultant choisi est assez sérieux et rigoureux pour exécuter son nouveau mandat en toute objectivité. Ma compréhension du mandat actuel, c’est qu’il ne concerne pas une seule entité, mais les deux », a-t-il commenté. Il dit aussi concevoir que le nombre limité de joueurs dans la sphère d’activité d’Espace Stratégies peut parfois engendrer des situations particulières.

Le directeur général de la MRC des Maskoutains, André Charron, n’ignorait pas, lui, que la MRC avait déjà retenu les services d’Espace Stratégies. Mais il soutient que les membres du comité de sélection – dont il faisait partie – avaient bien soupesé cette question avant d’opter pour ce consultant. « Je ne suis pas inquiet du tout. Ce sont deux mandats totalement différents, qui n’ont aucun rapport entre eux. Dans le premier cas, tout est terminé, il n’y a pas eu de continuité », a-t-il expliqué.

Le malaise

L’enquête qui s’amorce sur la façon dont s’effectue la prospection économique sur le territoire trouve son origine dans une remarque faite par le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, au moment du dépôt du budget municipal 2018. Il avait alors fait état de l’existence d’un malaise dans le milieu des affaires causé par le chevauchement des missions que poursuivent DEM et SHT à partir de leurs locaux du 1000, rue Dessaulles. DEM relève directement de la MRC et du conseil des maires, tandis que Saint-Hyacinthe Technopole est une corporation privée qui ne sert qu’un seul client, la Ville de Saint-Hyacinthe, et qui doit d’abord se consacrer à son développement industriel.

Le questionnement du maire Corbeil est partagé par tous ses homologues de la MRC, et les 16 autres municipalités du territoire ont d’ailleurs accepté de défrayer la moitié du coût de l’étude, soit 16 205 $.

Notons que le contrat accordé dans ce dossier l’a été le 11 juin au cours d’une brève séance extraordinaire que les élus ont tenu dans une salle du conseil inaccessible au public. L’entrée extérieure, avenue de l’Hôtel-de-ville, était verrouillée et l’est demeurée jusqu’à ce que la greffière, constatant l’oubli, se précipite pour aller ouvrir avant que ne débute la séance. De retour dans la salle, elle a informé le conseil que personne n’attendait dehors, a raconté un conseiller. 

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