9 février 2017 - 00:00
L'espace qui nous sépare 
Une histoire remachée 
Par: Sarah Daoust Braun

Dans le genre de la science-fiction, on a déjà fait beaucoup mieux. Dans celui de la romance fleur bleue aussi. On ne peut tout de même pas s’empêcher de sourire à l’écoute de L’espace qui nous sépare, en grande partie grâce à la prestation d’Asa Butterfield, hyper attachant dans la peau d’un jeune homme né sur Mars. 


En route vers la planète rouge, où une colonie humaine est sur le point de s’établir, la chef de la mission spatiale East Texas, Sarah Elliot, découvre qu’elle est enceinte. Arrivée sur Mars, elle meurt en couches, mais son enfant survit. Gardner Elliot (Butterfield) est alors élevé sur la planète par des scientifiques. Son existence demeure secrète jusqu’au jour où la NASA décide de le retourner sur Terre. Enfin parmi les siens, Gardner s’enfuit et va rejoindre Tulsa (Britt Robertson), une adolescente avec qui il correspond. Les deux jeunes, qui développeront bien entendu des sentiments l’un pour l’autre, prennent la route dans le but de retrouver le père de Gardner. Ils seront vivement recherchés par Kendra (Carla Gugino), la mère adoptive de Gardner, et Nathaniel Shepherd (Gary Oldman), le superviseur de la mission sur Mars. 

Le film de Peter Chelsom est, en toute honnêteté, un peu « quétaine » : réalisation plutôt convenue, histoire d’amour doublée d’une quête identitaire, personnages faiblement esquissés et mal interprétés. 

Le problème demeure de scénario de Allan Loeb (Beauté cachée, Wall Street : L’argent ne dort jamais) qui emprunte ici de nombreux lieux communs et une structure mille fois remâchée. À la différence de Seul sur Mars (2015), où Matt Damon doit tenter sur survivre seul sur la planète, le mignon Gardner tente lui d’apprivoiser la vie sur Terre, tout en fuyant ses précepteurs, en essayant de retrouver son paternel et en s’attachant à la belle Tulsa. Et bien entendu, tout sera bien qui finira bien dans ce road movie fade. 

Une chance qu’Asa Butterfield (Miss Peregrine et les Enfants particuliers, Hugo Cabret) réussit à porter sur ses épaules les 120 minutes du long-métrage. Ce dernier incarne avec force et sensibilité un Martien qui désire ardemment tout vivre et découvrir. L’interprétation touchante du jeune homme aux grands yeux bleus vient pallier le jeu parfois inégal des autres comédiens. 

Malgré cela, L’espace qui nous sépare est à mettre dans la boîte des films qui ne passeront malheureusement pas à l’histoire.

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