2 février 2017 - 00:00
Entre les lignes
Une leçon syndicale
Par: Le Courrier

On ne voit pas ça tous les jours un syndicat local qui porte plainte contre sa toute puissante centrale et lui réclame compensation. C’est pourtant ce qui s’est produit à Saint-Hyacinthe dans le dossier de la fermeture du Collège Antoine-Girouard.


Une trentaine d’enseignants se sont adressés au Tribunal administratif du travail dans l’espoir de toucher une indemnité globale de 2 M$. Ils reprochaient aux représentants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ) de les avoir mal conseillés à travers le processus de fermeture et les négociations avec la commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH). Ces enseignants tiennent encore les représentants syndicaux des instances supérieures entièrement responsables de l’échec des négociations. 

Disons que le terme « entièrement » apparaît ici quelque peu exagéré dans la mesure où les principaux intéressés, des gens instruits, informés et sûrement très intelligents, ont eu tort d’avoir une confiance aveugle envers ces grands stratèges syndicaux venus en renfort. On s’en doutait en 2013, et les enseignants le confirment aujourd’hui, ils se sont fait organiser comme des enfants d’école. Tant et si bien qu’ils ont préféré tout perdre plutôt que d’accepter une offre de la CSSH qui leur aurait à tout le moins assuré deux ans de sursis avant de se retrouver le bec à l’eau. Les enseignants du Collège Antoine-Girouard n’ont pas obtenu gain de cause et ont échoué à convaincre le tribunal. Mais leur réclamation est pourtant riche en enseignement. Il y a certes des leçons à retenir de cette saga. Il nous apparaît ainsi toujours sage et pertinent de se questionner sur les motivations et les priorités de ceux qui prétendent défendre nos intérêts, même ou surtout quand ils débarquent de la grande ville avec leurs gros sabots et leurs beaux discours. 

Tiens, nous serions curieux d’entendre les anciens employés de l’Hôtel des Seigneurs à ce sujet. Bof, à quoi bon : on devine qu’ils sont encore bien fiers d’avoir tenu leur bout jusqu’à la fin et convaincus d’être sortis gagnants de ce conflit qui nous aura coûté des millions de dollars collectivement. S’cusez, nous l’avons encore sur le cœur… 

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