16 janvier 2014 - 00:00
Usine Veolia
Une raffinerie à deux pas du parc Les Salines
Par: Jean-Luc Lorry
L'usine de recyclage des huiles usées de Saint-Hyacinthe, propriété du géant français Veolia, est en fait une raffinerie.

L'usine de recyclage des huiles usées de Saint-Hyacinthe, propriété du géant français Veolia, est en fait une raffinerie.

L'usine de recyclage des huiles usées de Saint-Hyacinthe, propriété du géant français Veolia, est en fait une raffinerie.

L'usine de recyclage des huiles usées de Saint-Hyacinthe, propriété du géant français Veolia, est en fait une raffinerie.

L'ensemble des huiles usées du Québec qui convergent vers l'usine Veolia de Saint-Hyacinthe ne sont pas uniquement transformées en lubrifiant de seconde génération. On réussit également, dans une proportion moindre, à extraire de ces huiles des substances chimiques permettant de fabriquer sur place de l'asphalte et un combustible qui seront par la suite commercialisés, a appris LE COURRIER.

Présenté au départ comme un centre de régénération des huiles usées, c’est en réalité une raffinerie qui a été construite au coût de 55 M$ sur le site appartenant à la multinationale française Veolia, situé dans le parc industriel Théo-Phénix.

« C’est une petite raffinerie. Nous recyclons des huiles usées de moteur à combustion pour en faire des huiles de base qui seront vendues à l’industrie pétrolière qui va les doper pour qu’elles soient utilisées pour des moteurs à essence, diesel ou à des fins industrielles », indique Jean-Louis Receveur, président de Veolia Canada Services Industriels, en entrevue téléphonique au COURRIER.

Odeurs incommodantes

Après nos nombreuses tentatives de joindre ces derniers mois un représentant de Veolia Canada, la haute direction a finalement accepté de répondre à nos questions.

Au fil de la conversation, on perçoit un dirigeant préoccupé par les odeurs incommodantes qui se dégagent du site maskoutain et qui sont perceptibles depuis la mise en opération de l’usine cet été. Jean-Louis Receveur assure que ces odeurs ne sont pas nocives et confirme que ses équipes travaillent d’arrache-pied pour régler rapidement le problème. « Je pense qu’il y a deux types d’odeurs. Celles de bitume qui viennent de notre usine où c’est une question de réglage et de captation et les odeurs qui ne viennent pas de chez nous », indique M. Receveur.Rappelons que c’est à la suite de plaintes déposées à la Ville, que le ministère de l’Environnement a effectué fin novembre une inspection du site.L’entreprise avait confirmé que les sources d’émission d’odeurs provenaient d’une ventilation défectueuse des réservoirs contenant des produits asphaltiques. « Nous faisons trois produits, de l’asphalte, de l’huile de base (VGO) et de l’essence », précise M. Receveur.Ce que le président de Veolia Canada Services industriels appelle de « l’essence » est plus précisément des hydrocarbures de soute (bunkers), un combustible lourd à haute viscosité utilisé par les navires ou servant à alimenter les centrales thermiques. Cette matière issue de l’industrie pétrochimique est sévèrement réglementée au Canada. Elle fait l’objet d’une Convention sur les hydrocarbures de soute que doivent respecter les propriétaires de navires. En plus de devoir corriger au plus vite le problème d’odeurs, la direction de Veolia Canada a maille à partir avec l’entreprise Revenco de Québec. Cette dernière fut mandatée pour réaliser des travaux d’électricité lors de la construction de l’usine de Saint-Hyacinthe. L’entrepreneur lui réclame un montant de 1,1 M$. Après avoir déposé ces dernières semaines une hypothèque légale de construction, Revenco est rendue à l’étape du préavis de vente sous contrôle de justice des installations.

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