16 février 2012 - 00:00
Prise d'otage et meurtre en Floride
Une Valoise aux premières loges
Par: Le Courrier
Ovila Plante en compagnie de Pierrette Beauchemin.

Ovila Plante en compagnie de Pierrette Beauchemin.

Ovila Plante en compagnie de Pierrette Beauchemin.

Ovila Plante en compagnie de Pierrette Beauchemin.

Le meurtre odieux d'Ovila Plante et la séquestration de sa compagne Pierrette Beauchemin survenus en Floride, la semaine dernière, n'ont laissé personne indifférent dans la région valoise, d'où est originaire Mme Beauchemin.

Le couple était installé sur un terrain de camping à Deerfield Beach, lorsqu’un homme armé réclamant un téléphone cellulaire a soudainement fait irruption dans leur motorisé en compagnie de sa femme et de leurs enfants.

S’en est suivi une courte altercation avec M. Plante, un retraité de 76 ans originaire de La Tuque, au cours de laquelle ce dernier a été atteint de deux coups de feu, au thorax et à la tête. L’agresseur inconnu du couple serait un certain William De Jesus. « On pense que dans sa chute, il aurait entraîné Ovila avec lui et l’aurait abattu de sang-froid une fois à l’extérieur », explique Robert, le fils de Mme Beauchemin.Mais le meurtrier n’allait pas se limiter à cela. Il serait aussitôt remonté à l’intérieur du motorisé où il s’est enfermé avec sa femme, ses deux enfants de 7 et 9 ans, ainsi qu’avec Mme Beauchemin. Cette dernière a été séquestrée de longues minutes dans la minuscule salle de bain. « Il a placé son arme sur la tête de ma mère et empoigné le téléphone cellulaire de maman. J’ose à peine imaginer comment elle s’est sentie lorsqu’elle était prise en otage, sachant très bien que son conjoint venait tout juste d’être abattu à l’extérieur », explique Robert Beauchemin.En pleine crise, De Jesus a ensuite composé le numéro de téléphone de la fille de Mme Beauchemin, un numéro se trouvant dans les contacts programmés. Johanne Beauchemin n’a réalisé l’ampleur du drame qu’en entendant la voix de sa mère. « Il voulait composer le 911, il criait et ses propos n’avaient aucun sens », selon M. Beauchemin, qui est en constante communication avec sa soeur depuis le drame. Fort heureusement, Pierrette Beauchemin a réussi à profiter d’un moment d’inattention de son agresseur pour prendre la fuite. « À un moment donné, l’homme a décidé d’amener ma mère dans la chambre à coucher du motorisé. Elle était convaincue qu’il allait l’exécuter. Mais tout à coup, un des enfants s’est mis à pleurer en suppliant son père d’arrêter ses folies. C’est à ce moment que ma mère a pris ses jambes à son cou. Elle s’est dit qu’au pire, elle recevrait une balle dans le dos! »La Valoise a pu courir jusqu’à la porte du véhicule, l’a ouverte d’un solide coup de pied et s’est précipitée à l’extérieur où elle a pu être prise en charge par les policiers dépêchés sur place par un appel des voisins. Ces derniers auraient été alertés par M. Plante qui malgré son état a réussi dans un ultime effort à obtenir de l’aide.

Un carnage

Si Pierrette Beauchemin a réussi à s’en sortir sans trop de mal, l’histoire a toutefois connu une fin beaucoup plus horrible.

Quand les policiers ont finalement pénétré à bord du motorisé au terme d’un siège qui s’est prolongé de longues heures, ils ont découvert les corps sans vie du fils de 9 ans du meurtrier et de celui-ci. La conjointe de l’homme et son autre enfant avaient aussi été agressés à l’arme blanche et étaient tous les deux inconscients. Ils ont cependant pu être soignés à temps. « On ne saura peut-être jamais pourquoi il a fait ça, mais il était en plein délire et racontait que tout le monde en avait contre lui et ses enfants, confie M. Beauchemin. On pense que ces histoires n’arrivent qu’aux autres, mais quand cela frappe notre propre famille, ça donne tout un coup. Je savais que ma mère était une femme forte et solide et elle vient de le prouver. »Quant à la mort dramatique d’Ovila Plante, M. Beauchemin peine encore à y croire. « Ma mère était tellement heureuse depuis qu’elle était avec cet homme, ils étaient ensemble depuis trois ans. C’était un grand bonhomme, fort et fier avec lequel j’avais beaucoup de plaisir, ils formaient un couple de bons vivants. »Mme Beauchemin devrait être de retour au Québec au cours des prochains jours et son fils souhaite que ses proches et amis respectent son besoin de repos et d’intimité.

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