Adaptation tirée du film de Denys Arcand, qui a marqué une génération dans les années 1980, la pièce propose une version actualisée du scénario, transportant les personnages dans la réalité d’aujourd’hui tout en conservant leur quête originale.
Tout commence lorsque des amis se réunissent dans un chalet de l’Estrie, tout près de la frontière américaine. Pendant que les hommes préparent le souper, les femmes font leur yoga et profitent des bains scandinaves. Au fil des heures, les langues se délient et les codes moraux de chacun sont mis à l’épreuve.
Bien inspirée par l’œuvre originale sur le fond, la pièce amène toutefois ses propres références modernes comme la tragédie du World Trade Center – l’un des personnages, Claude, se trouvait à Manhattan ce jour-là avec une délégation d’artistes pour l’événement Québec-New-York – ou encore les allusions à l’État islamique.
« Le but n’était pas de refaire le film. Les enjeux ne sont plus les mêmes aujourd’hui », soutient Sandrine Bisson, qui joue Judith, une chroniqueuse radio, dans la pièce. La comédienne estime même que les spectateurs qui ont déjà vu l’œuvre de Denys Arcand oublieront rapidement le film. « Le metteur en scène [Patrice Dubois] est vraiment parti du texte [dont il a signé l’adaptation avec Alain Farah] et non du film. »
Le décor est par ailleurs assez épuré, amenant le spectateur à imaginer la pièce ou le lieu dans lesquels se trouvent les personnages. De cette façon, le corps et son interaction dans l’espace sont davantage mis de l’avant, de même pour le texte, estime la comédienne.
Un grand plaisir
Au total, neuf comédiens montent sur la scène dans Le déclin de l’empire américain. En plus de Sandrine Bisson, on retrouve Marie-Hélène Thibault, Marilyn Castonguay, Rose Maïté Erkorka, Patrice Dubois, Simon Lacroix, Jean-Sébastien Lavoie, Bruno Marcil et Jean-Philippe Perras.
« C’est un luxe d’être en tournée avec toutes ces personnes. On a beaucoup de misère à se séparer », avoue Sandrine Bisson.
Une grande célébration se prépare d’ailleurs après la représentation maskoutaine, qui lancera une pause de près de huit mois avant que la pièce ne revienne sur la scène de l’Espace GO, à Montréal, en octobre.
« On n’a pas le goût que ça se finisse. On a tellement de plaisir que, même si on ne dormirait pas à l’hôtel habituellement puisqu’on sera proche de Montréal, on a décidé de coucher à Saint-Hyacinthe après le show pour faire un party. » Ça promet!