25 septembre 2014 - 00:00
NissanLeaf 2015
Une vie tout électrique
Par: Marc Bouchard
Photo Nissan Canada

Photo Nissan Canada

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Avertissement : j’ai vécu une semaine complète au volant de la Nissan Leaf 2015. Je sais à l’avance que je ne suis pas la clientèle cible, et je sais aussi que je ne suis pas le plus ardent défenseur de la voiture électrique dans sa forme actuelle. Je préférais vous en avertir avant la lecture de cette chronique.

Cinq jours. Cinq longues journées passées au volant de la Nissan Leaf 2015, à tenter de concilier mes déplacements avec les capacités, somme toute limitées, de la petite voiture électrique. Je ne dis pas que la voiture n’est pas confortable, loin de là.

Elle offre un espace abondant, beaucoup d’espace de chargement et un dégagement pour la tête et les épaules qui va bien au-delà de la moyenne. Les sièges sont confortables, même s’ils sont un peu mous, mais c’est sans doute mon excédent de poids qui ne leur rendait pas justice.

L’équipement de série de la Leaf est aussi plus qu’abondant. Du système de navigation par satellite intelligent qui détermine le rayon d’autonomie de la voiture, au réseau connecté qui vous permet de savoir jusqu’à quel point votre conduite écologique se compare à celle de dizaines de milliers d’autres propriétaires de Leaf dans le monde, le tout est complet.

En matière de design, il faut bien l’avouer, la Leaf n’a rien d’excitant. Elle profite de phares au dessin unique, destinés à fendre l’air et à éliminer la friction. Même chose pour les rétroviseurs latéraux et pour l’antenne située sur le toit. La partie avant est aisément reconnaissable et se conclut par une petite portière localisée sur la pointe avant où se situent les branchements électriques.

La partie arrière, plus carrée, permet de maximiser l’espace à bord tout en minimisant les turbulences trop fréquentes. Bref, le style est unique, mais pas si exotique.

Mais le vrai problème de la Leaf n’a rien à voir avec son design, son confort ou son style. C’est plutôt avec sa motorisation (qui devient, pour certains, un avantage) que j’ai éprouvé le plus de difficultés. Pas en matière d’accélération, qui se déroule avec une certaine aisance malgré tout. Et tout en silence, comme le laisse présager le côté électrique. Rappelons-le, la beauté du moteur électrique est que 100 % de la puissance est accessible dès le départ, comme un interrupteur.

Même le freinage est exceptionnel, surtout qu’il est conçu pour récupérer l’énergie dès que l’on appuie sur la pédale, ce qui permet d’augmenter un tant soit peu l’autonomie.

Non, le vrai problème… ce sont mes nerfs. Parce que je l’admets en toute sincérité, je ne parviens pas à les maîtriser quand je vois l’autonomie descendre à la vitesse du son. Je ne parviens pas à me calmer non plus quand je tente de calculer le coût de revient d’une Leaf et d’essayer de me convaincre qu’elle sera rentable un jour.

Je ne suis pas la clientèle cible. Je vis à Saint-Hyacinthe, travaille parfois au centre-ville de Montréal, et fréquente pour des raisons professionnelles la Rive-Sud. Je n’ai pas de borne de recharge à la maison, car je ne veux pas investir les 1 000 $ ou 2 000 $ nécessaires pour son installation tant que je ne serai pas propriétaire d’une électrique. Et même si Chérie reste à la maison souvent, elle aime bien aussi profiter d’une certaine autonomie.

Mais voilà, j’ai été incapable d’apprécier. Imaginez, parti de la maison, pour faire un bref aller-retour à Boucherville. Au total, 60 kilomètres de distance, mais ma voiture a retranché quelque 120 kilomètres à mon autonomie. Tout cela, malgré le fait que j’ai roulé à une vitesse constante de 97 kilomètres à l’heure. Mais l’autoroute tue la voiture électrique, et l’absence de freinage ne recharge rien. Puisqu’il ne me restait qu’une quarantaine de kilomètres d’autonomie, je me suis branché… durant plus de 12 heures pour obtenir une recharge complète.

Quant au coût… J’ai pris possession de la voiture à Montréal, et me suis rendu au bureau : distance totale de 16,1 km. Pour faire le plein, j’ai dû recharger sur une borne publique, à un tarif de 1 $ l’heure. Coût : 2,62 $ (sans compter l’accès au stationnement souterrain fixé à 20 $ au lieu d’un stationnement sur rue, mais je l’oublie, car le coût serait le même avec une voiture à essence). Cette dépense équivaut donc à une consommation de 9 l aux 100 km.

Vous vivez en ville, travaillez en ville et votre conjoint possède une voiture à essence, ce qui constitue plus de 50 % des Maskoutains? Lancez-vous immédiatement vers la Nissan Leaf, elle vous comblera de bonheur et vous fera sourire chaque fois que vous passez devant la station-service. Mais si comme moi vous avez d’autres besoins, soyez un peu patients.

Fiche techniqueForces :– Consommation zéro – Bon équipement – Coûts d’entretien minimes Faiblesses :– Autonomie – Coût – Design conservateur Fiche technique :Moteur : 100 % Électrique 80kW/280Nm Puissance (ch@tr/min) : 107 CH Couple (lb.pi@tr/min) : 207 lb.pi Roues motrices : Avant Transmission : Automatique à 1 rapport Freins : Disques avant / disques arrière Prix : de 33 788 $ à 40 538 $ (aide financière de 8 000 $ disponible)

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