13 août 2015 - 00:00
Veolia fait sentir sa présence
Par: Martin Bourassa

Le plus récent épisode de pollution nauséabonde de l’entreprise de régénération d’huile usée Veolia a éveillé ou réveillé bien du monde. Enfin!

Inquiétés par des odeurs désagréables et inhabituelles dans leur quartier, des citoyens ont alerté les autorités municipales et les services publics.

Ces derniers ont réagi promptement en remontant à la source du problème, soit jusque dans la cour de Veolia. Oui encore elle. Ce n’est pas la première fois que la société Veolia répand ses effluves incommodants autour d’elle et est pointée du doigt.

Le démarrage de ses activités ne s’était pas déroulé sans heurts souvenez-vous.

Fin de l’année 2013 et début 2014, LE COURRIER avait d’ailleurs fait écho plusieurs fois aux problèmes reliés à la fumée et aux mauvaises odeurs émises par Veolia.

En mai 2014, les plaintes associées aux activités de Veolia avaient même forcé les responsables de l’usine à aller à la rencontre des élus maskoutains.

Mettant ces problèmes sur le dos d’un rodage plus complexe que prévu, les dirigeants de Veolia avaient dû faire leur mea culpa et promis de trouver une solution définitive. Un peu plus d’un an plus tard, second mea culpa.

« Durant la rencontre d’aujourd’hui, l’entreprise a fait son mea culpa et s’est engagée à mettre en place des mécanismes de détection des odeurs, de nouvelles mesures préventives pour éviter les bris d’équipement et de meilleurs canaux de communication avec la Ville, le Ministère et les citoyens de Saint-Hyacinthe. Une rencontre de travail à ce sujet est d’ailleurs prévue dans les prochaines semaines », a fait savoir le maire Claude Corbeil par voie de communiqué. On connaît la chanson comme dirait l’autre.

Heureusement, le ton des autorités municipales a quelque peu changé depuis un an.

La complaisance du temps ressemble peu à peu à une certaine exaspération.

Le ton du communiqué est plus tranchant. Et aux paroles plus musclées, la Ville ajoute des sanctions sous forme d’amendes en vertu de la règlementation municipale. Il était plus que temps que la Ville intervienne si vous voulez notre avis.

Trop longtemps, les autorités municipales ont été aveuglées par les millions (55) mis de l’avant pour implanter à Saint-Hyacinthe cette installation de régénération, ou si vous préférez cette raffinerie qui défigure le paysage et empeste parfois l’air de Saint-Hyacinthe en lui donnant des airs de Montréal-Nord.

Trop longtemps LE COURRIER a été le seul joueur à s’intéresser à cette entreprise et à ses pratiques. Seul à s’interroger et à chercher des explications du côté de Veolia et du ministère de l’Environnement. Seul à s’étonner du fait que cette entreprise a pu s’installer chez nous sans attirer l’attention du ministère de l’Environnement, du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, ni même faire l’objet d’une quelconque étude d’impact environnemental. De toute évidence, personne ne pourra plus le nier, impact sur l’environnement il y a. Et pas le meilleur certains jours.

Même si l’usine fonctionne depuis bientôt deux ans, on sait encore relativement peu de choses sur ce qui se passe à l’intérieur et sur ce qui est rejeté dans l’environnement.

Est-ce seulement et toujours de la simple vapeur d’eau comme le répète Veolia? Permettez-nous de douter un tout petit peu, à défaut d’avoir la confirmation d’une autorité neutre et compétente en semblable matière.

Ces deux premières années d’opérations nous incitent à croire que Veolia devrait faire l’objet d’un suivi serré et constant des paliers provincial et municipal.

D’autant plus qu’il est permis de s’interroger sur l’efficacité des canaux de communication que la Ville souhaite instaurer avec cette entreprise qui n’est pas reconnue pour être très transparente au niveau de ses affaires et de ses opérations.

Pour émettre des odeurs désagréables, elle est cependant dans une classe à part. ÉTOURDISSANTE dirait même la publicité. Espérons que le réveil tardif, mais senti [s’cusez le jeu de mots facile] des autorités et des citoyens soit là pour rester. Il ne faudrait pas qu’ils se laissent endormir ou aveugler une autre fois.

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