8 décembre 2011 - 00:00
Vive l’harmonie
Par: Martin Bourassa
Dans quelques jours, l'un des effets les plus concrets de la fusion municipale forcée de 2002 va se faire sentir à Saint-Hyaicnthe. Dès le 1er janvier 2012, il y aura un seul et unique taux de taxe foncière pour l'ensemble des contribuables, qu'ils résident dans le secteur Sainte-Rosalie ou Saint-Thomas-d'Aquin.

Dans quelques jours, l’un des effets les plus concrets de la fusion municipale forcée de 2002 va se faire sentir à Saint-Hyaicnthe. Dès le 1er janvier 2012, il y aura un seul et unique taux de taxe foncière pour l’ensemble des contribuables, qu’ils résident dans le secteur Sainte-Rosalie ou Saint-Thomas-d’Aquin.

L’ère de l’harmonisation des taxes est donc enfin à nos portes, un mot pour le moins inapproprié face à la grogne qu’il provoque depuis deux semaines.L’harmonisation fera trembler des portefeuilles et des budgets dans les anciennes municipalités fusionnées, là où les taux ont tout de même grimpé de 5 % chaque année depuis la fusion. Combler l’écart qui persiste avec le taux actuel de l’ancienne ville entraînera des hausses de taxes qui pourraient atteindre 40 et même 60 % par endroits. D’où la présence d’une bonne délégation de contribuables mécontents à l’Hôtel de Ville lundi soir et la pétition qui circule afin de repousser l’échéancier.Le conseil municipal maintient à juste titre la ligne dure. De toute façon, il n’aurait pas le pouvoir de modifier le décret en vigueur, puisqu’il appartient à Québec de le faire.Le maire Claude Bernier était d’ailleurs bien préparé à répondre aux critiques.Il a rappelé avec justesse que c’est Québec qui a imposé les fusions et que les municipalités rurales autour de Saint-Hyacinthe ne se sont jamais prévalues des opportunités de défusion, ou ont échoué à le faire par le passé.Lors de la fusion, tous les anciens conseils s’étaient d’ailleurs entendus pour étirer l’élastique de l’harmonisation sur 10 ans au lieu de 3 ou 5 ans.Ceux qui critiquent et crient au meurtre aujourd’hui ont donc profité d’un bon et long sursis annoncé. Et malheureusement pour eux, toute bonne chose a une fin.Dans une ville qui aspire à ne faire qu’une seule et même communauté, il y a bien entendu des principes d’équité à respecter. En revanche, la Ville doit s’assurer de traiter ces citoyens avec la même équité quand vient le temps d’investir ou de déployer des services. Il reste peut-être un peu de chemin à faire pour convaincre les citoyens des secteurs ruraux de la justesse de cette harmonisation, mais on ne peut quand même pas crier au scandale non plus. Ceux qui envient les pistes cyclables de la ville centre n’ont vraiment pas le meilleur argument qui soit pour défendre leur point de vue.Cela dit, l’élément le plus positif de cette grogne populaire sera peut-être la sensibilisation grandissante des citoyens aux affaires municipales. En contribuant davantage, ceux-ci se sentiront peut-être un peu plus interpellés, voire concernés par ce qui se passe à l’Hôtel de Ville et dans les différents services municipaux. Ils auront peut-être envie dorénavant de surveiller leurs intérêts et de s’assurer qu’ils en ont pour leur argent. Ils demanderont peut-être davantage de comptes à leur conseiller et s’intéresseront aux dépenses, aux salaires, aux investissements, au déficit de la caisse de retraite des employés et au renouvellement des conventions collectives.L’important n’est pas tant de savoir si les services sont égaux partout en ville, mais c’est de s’assurer que l’argent de nos taxes est bien dépensé.

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