8 mars 2012 - 00:00
Économie
Votre mémoire progresse?
Par: Martin Bourassa
La Chambre de commerce et de l'industrie Les Maskoutains a décidé de s'attaquer à un chantier d'envergure afin de stimuler la santé et la vitalité économique de la MRC Les Maskoutains. Méchant contrat en perspective.

La Chambre de commerce et de l’industrie Les Maskoutains a décidé de s’attaquer à un chantier d’envergure afin de stimuler la santé et la vitalité économique de la MRC Les Maskoutains. Méchant contrat en perspective.

À part la Chambre de commerce, je ne sens pas que ce dossier préoccupe beaucoup de monde. J’aimerais bien savoir combien des quelque 750 membres ont sacrifié une journée ou deux de leur semaine de relâche pour peaufiner leur mémoire et élaborer une stratégie qui servira de toile de fond à des états généraux.On saura le 15 mars, date limite pour la réception des mémoires, si la démarche a porté ses fruits. Avant même de prendre connaissance de leur contenu, le nombre de mémoires reçus sera révélateur de la suite des choses. On s’entend qu’on ne virera pas le monde à l’envers avec une douzaine de mémoires.Pour appuyer ce brassage d’idées, la Chambre de commerce a commandé un sondage pour vérifier la perception des Maskoutains et de nos proches voisins sur les grandes forces et les lacunes de Saint-Hyacinthe. À mon avis, ce sondage n’a pas accouché de grandes révélations. En tout cas rien de significatif pour convaincre les gens à venir s’installer en grand nombre à Saint-Hyacinthe. Au lieu d’un sondage, il serait pas mal plus pertinent et révélateur de donner le micro aux directeurs généraux des grandes institutions publiques de Saint-Hyacinthe et de leur demander pourquoi ils préfèrent résider ailleurs qu’à l’endroit où ils travaillent pourtant tous les jours.Pourquoi ne pas questionner aussi mon coiffeur qui travaille aux Galeries depuis 40 ans, mais qui demeure à Montréal. Il en aurait sûrement plus long à dire que le directeur général d’un, Cégep, d’une PME ou de la Chambre de commerce.On pourrait leur demander ce qui manque à leur bonheur. Comme point de départ des états généraux, ce serait un bon début. La Chambre de commerce mise d’ailleurs beaucoup sur la venue d’un train de banlieue bidirectionnel. Encore là, j’aimerais qu’on m’explique comment un train de banlieue qui va de Montréal à Saint-Hyacinthe matin et soir aura comme conséquence d’inciter les gens à s’installer chez nous. Et si les trains de l’AMT ne sont pas encore bidirectionnels, il doit bien y avoir une raison technique ou financière non? Il faut quand même reconnaître la volonté dont fait preuve la Chambre de commerce. Elle a le mérite de faire quelque chose. C’est encore une fois cet organisme qui était à l’origine de la démarche de Forum 2020.Pour ma part, je n’ai pas de solutions magiques à proposer pour stimuler la santé et la vitalité économique de la Ville de Saint-Hyacinthe ou de la MRC. Sinon une idée que je lance comme ça : et si l’exemple devait venir de nos décideurs, de nos élus, du politique? N’est-ce pas la Ville qui a tourné le dos au train de banlieue et à l’aéroport il y a 10 ans pour se concentrer sur l’élimination de la dette et les dépenses payées sans de gros règlements d’emprunts. Avant de penser à stimuler l’économie, il faudrait peut-être stimuler nos politiciens à l’Hôtel de Ville et leur demander d’avoir de la vision.Je me permets de reprendre les mots de mon illustre prédécesseur, qui dans cette colonne le 26 novembre 2003, écrivait un éditorial intitulé : Ville-dortoir ou ville d’avenir?Jean Vigneault disait ceci : « Dans trop de dossiers, la Ville actuellement souhaite que les groupes qui s’opposent créent l’harmonie, trouvent des terrains d’entente. Sous des apparences de respect de la démocratie, cet attentisme n’est rien d’autre qu’une démission. Les élus municipaux ne sont pas en poste pour entériner des ententes entre citoyens, mais pour suggérer fortement la voie de l’avenir. Ils ne sont pas là pour signer des armistices factices et temporaires, mais pour prendre des décisions engageant le présent et l’avenir. Le boom économique ne durera pas encore longtemps. Si on laisse les banlieues à l’ouest nous supplanter, qui sait si notre cité de la biotechnologie ne deviendra pas la capitale de l’âge d’or. » Dix ans plus tard, ce constat est encore d’actualité.

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