22 juillet 2021 - 07:00
Yvan Darsigny : le retour aux Jeux olympiques
Par: Maxime Prévost Durand
Après y avoir participé deux fois comme athlète, Yvan Darsigny retourne aux Jeux olympiques pour la première fois comme entraîneur pour accompagner sa fille, Tali, et Rachel Leblanc-Bazinet. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Après y avoir participé deux fois comme athlète, Yvan Darsigny retourne aux Jeux olympiques pour la première fois comme entraîneur pour accompagner sa fille, Tali, et Rachel Leblanc-Bazinet. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Yvan Darsigny a vécu à deux reprises les Jeux olympiques comme haltérophile : en 1984 à Los Angeles et en 1992 à Barcelone. Pour la première fois, il y retourne comme entraîneur. En compagnie de sa fille, de surcroît.

« Ça fait spécial. C’est le fun de voir qu’il y a une continuité. Je suis très content pour elle. Pour Rachel aussi, mais pour ma fille encore davantage, c’est sûr », s’est-il exclamé lorsque joint par LE COURRIER quelques jours avant de partir pour Tokyo.

En 2012, lorsque sa protégée Annie Moniqui avait participé aux Jeux de Londres, Yvan Darsigny n’avait pas pu l’accompagner. Cette fois, il s’est assuré que ça ne se reproduise pas, aidé par le fait que deux de ses athlètes se sont qualifiées.

« C’est grâce à Craig Walker et Deanne Friesen, des membres du CA de la fédération canadienne, que je peux être là cette année, parce que dans les règles, c’est juste l’entraîneur du meilleur gars et de la meilleure fille au pays qui y vont, a-t-il expliqué. Je ne serai pas dans le village olympique [avec Tali et Rachel], je vais seulement les voir sur le site de compétition et d’entraînement. »

En étant sur place, il compte mettre à profit son expérience et le lien unique qu’il a avec ses protégées en vue du plus grand rendez-vous de leur carrière. « Ce que j’essaie de faire, c’est de les ramener dans leur environnement d’entraînement, de ne pas se mettre de la pression pour rien. La plus grande pression qu’elles vont vivre, c’est aux Jeux olympiques. Tu peux faire un zéro aux Jeux panaméricains ou au Championnat du monde, mais un zéro aux Jeux olympiques, tu en resterais marqué toute ta vie. C’est beaucoup de pression à gérer. Comme je les ai vécus deux fois, je suis le mieux placé pour les rassurer et les mettre en confiance. »

À sa première participation aux Jeux olympiques, en 1984, Yvan Darsigny avait pris la 7e place dans la catégorie des 82,5 kg. Il était alors âgé d’à peine 18 ans. Huit ans plus tard, il avait terminé au 14e rang alors qu’il avait fait le saut dans la catégorie des 90 kg.

« Les Jeux olympiques, pour moi, ça a été très marquant du fait que j’y ai participé très jeune. J’avais commencé le sport à 14 ans et, à 18 ans, j’étais déjà aux Jeux, s’est-il remémoré. J’ai aimé ces expériences-là. Tu te retrouves sur le plateau avec les meilleurs au monde, à la compétition qui a le plus de visibilité parce que c’est très médiatisé. Autant c’est le fun sur le coup, autant tu retombes sur terre après parce que tu passes aux oubliettes facilement, mais ça reste en mémoire toute une vie. Personne ne peut t’enlever ça. »

À ce titre, il s’est fait tatouer les anneaux olympiques, comme le font plusieurs athlètes qui sont passés par là. Une tradition qui se poursuivra avec Tali et Rachel. « Quand elles se sont qualifiées, je leur ai dit : tenez, vous les avez mérités vos anneaux! »

En s’envolant pour Tokyo, le trio marque l’histoire du club La Machine Rouge. « J’y avais participé avec Michel Pietracupa – un autre haltérophile – en 1984, puis en 1992, Normand Ménard m’avait accompagné comme entraîneur, mais de voir deux athlètes et un entraîneur à des Jeux olympiques, c’est la première fois dans l’histoire du club que ça arrive et ça ne s’est sûrement pas fait souvent dans les autres clubs », a-t-il avancé.

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