6 août 2020 - 14:14
Zaricot : l’aide s’en vient, les spectacles suivront
Par: Maxime Prévost Durand
L’aide qui s’organise pour le milieu de la culture permet au Zaricot d’être plus optimiste quant à la reprise éventuelle des spectacles sur sa scène. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’aide qui s’organise pour le milieu de la culture permet au Zaricot d’être plus optimiste quant à la reprise éventuelle des spectacles sur sa scène. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Avec des mesures de distanciation qui perdurent, difficile de concevoir le jour où les spectacles reviendront au Zaricot, malgré l’entrée en vigueur, lundi, des rassemblements intérieurs de 250 personnes. Heureusement, de l’aide financière s’en vient, ce qui pourrait permettre de repartir la machine un peu plus rapidement.

Dans le cadre du Plan de relance du milieu culturel, dévoilé lundi par le ministère de la Culture et des Communications, le Zaricot pourrait toucher une subvention allant jusqu’à 100 000 $, a indiqué au COURRIER l’une des copropriétaires de la salle indépendante, Joëlle Turcotte.

Une enveloppe totale d’un maximum de 6 millions de dollars, qui sera distribuée par le biais de la SODEC, est accordée pour ce plan destiné aux lieux dédiés à la diffusion de spectacle. Un volet pour « les lieux culturels ayant des vocations multiples et qui restent ouverts au public hors des périodes de programmation des spectacles » est prévu, correspondant exactement au créneau du Zaricot, qui est également un café-bar.

Une aide d’urgence de Patrimoine Canada, déployée par l’entremise du programme Musicaction, pourrait aussi aider à la relance des spectacles dans la petite salle maskoutaine. Le Zaricot a également soumis une demande auprès de la MRC pour l’aide d’urgence pour les PME.

« Si on obtient ces subventions, on va pouvoir recommencer à présenter des spectacles, mentionne avec optimisme Joëlle Turcotte. Ce sont des montants intéressants et, si on les a, on ne sera plus inquiets. »

C’est que sans cette aide, la rentabilité des spectacles serait nulle, même déficitaire, plaide-t-elle. En raison de l’espace limité de la salle, la hausse du nombre de personnes permises pour les rassemblements intérieurs ne change absolument rien pour le Zaricot. La configuration actuelle permettrait d’accueillir tout au plus 45 personnes, et ça, c’est s’il y a des groupes de gens d’une même adresse. Sinon, on parle de 17 espaces pour des personnes seules et d’une capacité de 34 personnes s’il est question de duos à chaque table.

« Il y a eu des discussions pour avoir des spectacles à pleine capacité [193 personnes] avec des gens qui porteraient le masque, mais même ça, ça serait compliqué, parce que billet pour billet, les spectacles ne sont pas rentables pour nous. Ce sont les revenus de bar et de bouffe qui font que c’est rentable. Ça deviendrait compliqué de vendre de la bière si les gens devaient avoir leur masque… »

Néanmoins, l’optimisme pointe à l’horizon avec les annonces d’aide pour le milieu culturel et le Zaricot est très content que les salles dans son genre, c’est-à-dire indépendantes et non subventionnées, soient finalement reconnues par le gouvernement, un combat mené depuis plusieurs années et qui a mené à la naissance du regroupement SMAQ (Scènes de musique alternatives du Québec).

« C’est un précédent intéressant si on reconnaît enfin les salles indépendantes, se réjouit Joëlle Turcotte. C’est vraiment encourageant pour la suite. »

En raison du contexte des derniers mois, tout le volet spectacle avait été mis sur pause. « On avait commencé à booker des choses à l’automne, mais tout est devenu standby. Dès que ça a fermé en mars, on attendait de voir si les shows du printemps allaient être remis. Pour ceux qu’on pensait avoir à l’automne, rien n’a été confirmé. »

À défaut de pouvoir vibrer au son de la musique et des rires, le Zaricot a au moins pu rouvrir ses portes en juin en même temps que les restaurants grâce au permis qui lui est octroyé. Mais Joëlle Turcotte ne cache pas que les trois mois de fermeture complète ont fait mal.

« Ça nous a beaucoup fragilisés financièrement. On a le prêt de 40 000 $ du gouvernement fédéral, mais ça reste quand même un prêt, donc il faut faire le plus de sous possible. De présenter des spectacles à perte en ce moment, ça ne serait pas la meilleure idée. »

Après avoir retrouvé plusieurs de ses fidèles clients, l’engouement des premières semaines s’est quelque peu estompé, remarque-t-elle. Les différentes mesures, dont le fait qu’il soit obligé d’arrêter de vendre de l’alcool à minuit et de fermer à 1 h, n’ont pas aidé non plus, bien qu’elle comprenne la stratégie des autorités.

« On a perdu le tiers de nos ventes pour une multitude de raisons, avoue-t-elle. L’important, c’est de réussir à fermer les fins de mois. On veut avoir plus de nourriture sur notre menu pour avoir plus de monde qui vient, on essaie de changer des petites affaires pour passer au travers. »

Chose certaine, la volonté du Zaricot d’être un lieu de diffusion est toujours bien présente, mais il faudra encore un peu de patience.

image