16 février 2012 - 00:00
L'heure de la retraite pour trois infirmières du Centre Mère-Enfant-Famille
Elles coupent le cordon après une carrière de 35 ans
Par: Le Courrier
Jocelyne Larivière et Lise Parenteau ont vu passer plusieurs modes depuis leur admission à l'Hôpital Honoré-Mercier en 1976.

Jocelyne Larivière et Lise Parenteau ont vu passer plusieurs modes depuis leur admission à l'Hôpital Honoré-Mercier en 1976.

Jocelyne Larivière et Lise Parenteau ont vu passer plusieurs modes depuis leur admission à l'Hôpital Honoré-Mercier en 1976.

Jocelyne Larivière et Lise Parenteau ont vu passer plusieurs modes depuis leur admission à l'Hôpital Honoré-Mercier en 1976.

Trois infirmières en périnatalité à l'Hôpital Honoré-Mercier ont pris leur retraite en 2011, emportant avec elles plus de 100 années d'expérience. Il s'agit de Jocelyne Larivière, Lise Parenteau et Denise Breton. Deux d'entre elles nous dressent le portrait d'une profession emplie d'humanité qui ne cesse d'évoluer.

L’une en anté-partume et l’autre en post-partume, Jocelyne Larivière et Lise Parenteau ont certainement vu des milliers de nouveaux nés au cours de leurs 35 années de service. Traitant près d’une vingtaine de mères et de bébés par semaine, les deux infirmières s’entendent pour dire que les défis sont toujours présents en obstétrique, et ce, même après des années d’expérience.

« Il faut toujours être vigilant. Tant que le bébé n’est pas sorti, on ne sait pas ce qui va arriver pour les heures qui vont suivre. On acquiert des connaissances avec le temps, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi beaucoup de contrôle, de patience et d’écoute pour être capable de décoder rapidement ce qui va arriver », soutient Jocelyne Larivière.L’obstétrique étant souvent confrontée aux poursuites judiciaires, les infirmières doivent faire face à plusieurs enjeux, tant physiques que psychologiques. Se décrivant toutes deux comme des femmes qui carburent à l’intensité, elles se perçoivent pourtant privilégiées de travailler dans cette branche de la médecine. « C’est tellement gratifiant de voir une mère partir moins anxieuse après son accouchement, vous ne pouvez pas savoir comment! J’ai toujours considéré que c’était un privilège que de travailler en obstétrique parce que nous sommes en contact direct avec la vie », confie Mme Parenteau.

Le temps passe et les modes changent

Mme Larivière et Mme Parenteau ont vu passer plusieurs modes en obstétrique en 35 ans de carrière. Cette branche est d’ailleurs certainement l’une qui demande le plus d’ajustements, selon ces deux infirmières retraitées.

« Le personnel en obstétrique est en évolution constante parce qu’il y a toujours de nouvelles façons de faire et de nouvelles philosophies. C’est peut-être même la spécialisation en médecine dans laquelle il y a le plus d’idées contraires qui s’affrontent », indique Lise Parenteau. Étant toutes deux entrées en obstétrique à l’Hôpital Honoré-Mercier en 1976, Mme Larivière et Mme Parenteau disent avoir connu le jour et la nuit, tant au niveau des technologies qu’au niveau des mentalités. Elles ont passé d’une période rigide où l’accouchement se faisait de manière froide et impersonnelle à une période où l’infirmière se doit de développer une complicité avec les patientes et d’être à l’écoute de leurs besoins. « L’accouchement se faisait de manière plutôt drastique à l’époque, parce que les mères étaient vite séparées de leur bébé qui allait directement à la pouponnière. Cela a été les années très strictes où le bébé appartenait à l’infirmière de la pouponnière », relate Lise Parenteau. Par ailleurs, l’allaitement n’a pas toujours connu la popularité qu’il connaît aujourd’hui. Alors que 80 % des femmes choisissent de donner le sein à leur nouveau-né, ces dernières étaient, autrefois, dérangeantes dans le système.« On était à une époque où le contrôle était très important et il fallait avoir une méthode cartésienne pour s’assurer que les bébés avaient bien bu. Les mères qui allaitaient étaient soumises à un horaire tellement rigide que l’allaitement ne fonctionnait pas bien. Cela prenait donc des mères qui étaient extrêmement décidées et un peu délinquantes pour réussir à faire accepter leurs idées du personnel », explique Mme Parenteau.Après avoir vu tant de modes, les deux infirmières retraitées se questionnent sur les méthodes d’accouchement qui seront pratiquées dans quelques années et sur les prochaines alternatives qui seront offertes aux mères pour diminuer la douleur telles l’acupuncture, le yoga et l’hypnose. Chose certaine, l’obstétrique est une branche qui ne cesse d’évoluer.

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