11 avril 2013 - 00:00
Compressions budgétaires
710 000 $ en moins pour les CPE maskoutains
Par: Le Courrier
Dès juillet, les Centres de la petite enfance (CPE) devront encaisser une réduction de l’ordre de 20 % du financement octroyé par Québec pour les enfants de 4 ans qui fréquentent leur garderie.

Voilà la principale compression budgétaire imposée aux CPE en vue de permettre au gouvernement de récupérer 31,4 M$ en 2013 et 41,8 M$ en 2014.

Ce nouveau barème de financement fera passer de 32,09 $ à 25,67 $ la somme quotidienne octroyée par le gouvernement pour chaque enfant de 4 ans, soit l’équivalent d’une coupure de 17 000 $ par groupe d’enfants de 4 ans par année, selon le Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie.Dans les CPE de la MRC des Maskoutains, on calcule que ce sont au total 710 000 $ qui devront être rayés des budgets sur deux ans. Cette annonce aurait semé la panique dans les CPE de la Montérégie, alors que 50 % d’entre eux se trouvaient déjà en déficit au terme de la dernière année financière. « Tout est très règlementé dans les CPE, il n’y a pas de marge de manoeuvre pour effectuer des coupures, ni de place pour augmenter les revenus. Alors évidemment, les gens sont ahuris. Personne ne sait comment ces compressions seront possibles dans la réalité », a expliqué Claudette Pitre-Robin, directrice générale du Regroupement. Selon elle, cette compression serait fondée sur une perception erronée du gouvernement, qui aurait calculé que les CPE présentaient des ratios de huit enfants de 4 ans par éducateur, alors que le règlement leur permet de former des groupes de dix. « Aux yeux du gouvernement, on n’a qu’à ajouter deux enfants de 4 ans par groupe pour compenser la coupure. Mais en Montérégie, 93 % des CPE sont déjà au maximum du ratio d’un éducateur pour dix enfants de 4 ans », note Mme Pitre-Robin. Actuellement, 80 % des budgets octroyés par Québec sont dévoués à la masse salariale des employés, gérée dans la plupart des cas par des conventions collectives signées avec le gouvernement. Même dans les CPE où les employés ne sont pas syndiqués, comme c’est le cas au CPE L’Amibulle à Saint-Hyacinthe, le permis qui octroie un nombre maximum de places, les ratios qui régissent le nombre d’enfants maximum par éducateur selon les tranches d’âge et les ratios de superficie accordée à chaque groupe rendent difficile un aménagement du personnel qui réduirait les dépenses. « Dans tous les cas, on finit par toucher la qualité des services aux enfants. On est dans un milieu humain qui touche une clientèle vulnérable. Si mes employés ne sont pas heureux, ça affecte directement les enfants. On ne gère pas du papier, on gère des tout-petits! », a expliqué la directrice du CPE L’Amibulle, Diane Delisle. Selon elle, les principaux postes de dépenses après celui des salaires sont ceux de la nourriture et de l’entretien des locaux. « Le Ministère nous oblige à fournir le dîner et si je fais le calcul, on paie environ 4 $ par repas par enfant dans nos établissements, ce qui est difficile à réduire. Pour ce qui est de l’entretien, je me fais un point d’honneur que nos locaux soient toujours propres pour maintenir le meilleur niveau d’hygiène. On ne peut pas se permettre de ne pas avoir des planchers propres avec des enfants qui marchent à quatre pattes et qui jouent par terre », a-t-elle fait remarquer.

Les 4 ans ne perdront pas leurs places

Les parents des enfants de 4 ans peuvent toutefois se rassurer : il ne semble pas que leurs places en CPE soient menacées.

Si, au départ, la forme de compression choisie pour le gouvernement a pu laisser croire qu’il s’agissait d’une manière détournée de favoriser les inscriptions aux nouvelles maternelles 4 ans, il est peu probable que cette hypothèse se confirme. « Rien n’interdit de fermer les groupes 4 ans pour avoir plus d’enfants plus jeunes, ceux pour qui la subvention n’est pas touchée, a expliqué Mme Delisle. Toutefois, au niveau comptable, je ne vois pas l’avantage que les CPE pourraient y trouver. Les plus jeunes doivent aussi être moins nombreux par éducateurs, ce qui fait qu’au bout de la ligne, ce ne serait pas financièrement profitable. Le jeu n’en vaudrait pas la chandelle. »Le Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie a promis des actions « bien visibles » au cours des prochaines semaines pour faire pression sur le gouvernement.Compressions financières dans les CPE maskoutains 2013 2014 Saint-Hyacinthe Alakazoum 50 268 $ 67 024 $L’Amibulle 50 868 $ 67 024 $Les Amis Gator 35 188 $ 46 917 $Les Coquelicots 25 134 $ 33 512 $Les Jardins d’Honorine 37 701 $ 50 268 $ Saint-Liboire Doux Réveil 38 958 $ 51 944 $ Saint-Hugues Enfant-Lumière 12 567$ 16 756 $ Sainte-Madeleine et Saint-Damase Le Temps d’un Rêve 28 904 $ 38 539 $ Saint-Pie Les P’tites Pies 25 134 $ 33 512 $

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