4 avril 2013 - 00:00
Bactérie et transparence
Par: Martin Bourassa

Retour sur notre manchette de la semaine dernière. Vous savez cette Maskoutaine de 50 ans qui réclame 830 000 $ au Centre de santé et des services sociaux Richelieu-Yamaska (CSSSRY) pour une bactérie associée à la gangrène qu’elle croit avoir contractée à l’hôpital pendant une opération de routine à un bras.

Comme vous tous, j’ignore si Martine Robineau a attrapé cette bactérie à l’hôpital ou non. La suite des procédures nous le dira peut-être. Comme elles nous diront peut-être pourquoi des éléments de son dossier médical ont été rayés.Voilà l’un des aspects troublants d’un dossier qui l’est tout autant.Ce que je sais par contre, c’est qu’il est certainement possible d’attraper des bactéries ou diverses maladies lors d’un séjour à l’hôpital. C’est vrai à Saint-Hyacinthe comme dans tous les centres hospitaliers d’ailleurs. Mais laissons les autres de côté.Le cas qui nous intéresse est celui du centre hospitalier de Saint-Hyacinthe, un établissement qui traîne une bien vilaine tache à son dossier en matière de salubrité et de contrôle des infections et des maladies nosocomiales. Aucun Maskoutain n’a oublié les éclosions de bactérie Clostridium difficile survenues entre le mois de mai et novembre 2006 et qui ont contribué au décès de 16 patients, dont seulement quatre de façon directe, selon l’enquête de la coroner Catherine Rudel-Tessier.La direction parle désormais de l’affaire du C. difficile au passé et ne manque pas une occasion de rappeler qu’elle se classe maintenant avantageusement parmi la crème des établissements comparables en matière de taux d’incidence du C. difficile.Des cas surviennent parfois ici et là, mais pas d’éclosion à grande échelle.C’est vrai pour le C. difficile comme pour le SARM, une autre sale bactérie qui donne des maux de tête aux centres hospitaliers. Lors de ma plus récente visite à Honoré-Mercier, il y avait justement une éclosion déclarée de SARM. Les visites étaient restreintes et des étages en quasi-quarantaine.Une éclosion « déclarée », le terme est nettement exagéré, car en aucun cas LE COURRIER n’avait été informé de ces mesures dites temporaires.Si vous me demandez pourquoi, j’oserais soumettre comme hypothèse que le CSSSRY se soucie davantage de son image que d’informer le public.Un exemple? Personnellement, je n’ai jamais cru que c’est en prenant connaissance, sur une base quotidienne, des statistiques sur l’attente à l’urgence que nous sommes le mieux en mesure d’apprécier le bilan de santé d’un hôpital.À mon avis, c’est bien davantage en ayant accès aux rapports en matière de contrôle et de prévention des infections. Ce sont ces rapports qui parlent le plus.Pendant longtemps d’ailleurs, ces rapports étaient présentés et discutés à toutes les réunions du conseil d’administration lors d’un point précis à l’ordre du jour.Mais depuis un an, si je me fie aux ordres du jour, on semble avoir complètement abandonné cette pratique et j’aimerais bien savoir pourquoi. Parler des infections à la table du conseil d’un centre de santé est beaucoup plus pertinent que d’écouter les p’tites nouvelles du président.

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