Selon le témoin Roger Desbois, ingénieur à la retraite de la firme Tecsult, Claude Chagnon, à titre de dirigeant de l’entreprise ABC Rive-Nord, aurait accepté de verser un pot-de-vin en échange d’un contrat de 4,5 M$ pour des travaux à l’usine de filtration de Saint-Jérôme. L’ingénieur a déclaré que Claude Chagnon aurait versé 25 000 $ à un certain Christian Côté, par son entremise. Ce montant devait par la suite être remis au maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon, selon le témoin.
« Il n’a pas semblé surpris de se faire demander ça », a indiqué M. Desbois au procureur de la Commission, à propos de la réaction de M. Chagnon.Par la suite, l’ingénieur a mentionné avoir reçu un montant de 5 000 $ à deux reprises de Claude Chagnon pour sa collaboration dans ce dossier.Rejoint par LE COURRIER, Claude Chagnon a dit ne conserver aucun souvenir de ce dossier. « Ça ne me dit rien, je ne suis pas au courant de tout ça et je n’ai pas de commentaires à faire par rapport à la Commisson Charbonneau. »Ce n’est pas la première fois que le nom de Claude Chagnon est prononcé à la Commission Charbonneau. L’automne dernier, Lino Zambito avait associé Chagnon à un système de collusion impliquant neuf entrepreneurs en construction. Zambito avait déclaré avoir été contraint de verser une somme de 150 000 $ à Claude Chagnon pour « qu’il le laisse aller » sur un projet de construction d’un échangeur et d’une partie de l’autoroute 50 à Mirabel. Cette somme aurait été versée à l’entreprise ABC Rive-Nord, dont était coactionnaire Claude Chagnon à l’époque, grâce à un système de fausse facturation. Cette affirmation avait aussitôt été niée par David Whissell, coactionnaire d’ABC Rive-Nord.
M.B.