9 novembre 2017 - 00:00
Les Municipales 2017
Claude et Chantal
Par: Martin Bourassa

En théorie, la réélection du maire de Saint-Hyacinthe Claude Corbeil devait être une simple formalité, une petite promenade dans le parc. Facile.


Dimanche, il a bel et bien obtenu un second mandat des Maskoutains, mais le résultat de la course a été beaucoup plus serré que prévu. Trop serré, si on considère qu’il se frottait à une candidate qui n’aurait pas dû l’inquiéter tant. Pas que Chantal Goulet ne mérite pas notre considération, mais on ne parle pas ici d’une candidate de grande envergure, au niveau de la notoriété. Issue du milieu communautaire, identifiée à la gauche et apparentée aux Sagouines, Mme Goulet a fait campagne sur le tard et à moitié, en travaillant quatre jours par semaine pendant la campagne. Sa candidature avait même été reçue plutôt froidement dans les rangs souverainistes où elle était pourtant active il n’y a pas si longtemps. Tout cela n’a pourtant pas empêché Mme Goulet de recueillir 6284 votes, soit 2898 votes de moins que le maire sortant.
Il n’est pas exagéré de parler d’une performance décevante de M. Corbeil, attribuable à une campagne plutôt amorphe et au dossier polarisant que représente le projet Réseau Sélection et toutes les dépenses qui vont avec. Encore heureux pour Claude Corbeil qu’il n’ait pas eu à en découdre avec une candidate rayonnante et lumineuse à la Valérie Plante, celle qui a détrôné le maire Denis Coderre à Montréal. Mme Goulet, surnommée Mme Baboune par le conseiller Bernard Barré, n’a pas le charisme et ne dégage pas autant de bonheur contagieux que Mme Plante. Heureusement pour Claude Corbeil, car il aurait trouvé la soirée de dimanche très longue, lui qui a été accueilli dans l’indifférence (?) à son arrivée victorieuse à la salle des arts. Étonnamment, Claude Corbeil et Denis Coderre ont sensiblement fait le même pari lors de la dernière campagne, tablant sur la bonne performance économique de leur ville respective, le besoin de continuité et leur bilan plutôt bon.
Certes, les Maskoutains ont reconnu le bon travail de M. Corbeil, mais on ne peut pas parler d’un grand vote de confiance, ni d’une carte blanche. Dans le fond de l’air ambiant, on sent une dose de préoccupation face à sa gouvernance et à ses priorités. Les Maskoutains qui se sont déplacés pour voter, et ils n’ont pas été nombreux, n’ont pas tant voté pour Chantal Goulet que contre Claude Corbeil. On ne sait pas cependant s’il a saisi le message et s’il modifiera son approche en conséquence puisqu’il ne rêve pas nécessairement d’un troisième mandat. Il pourrait donc faire la sourde oreille. Sauf que le message du centre-ville, lui, a été sans équivoque. C’est le seul district où le maire est arrivé second dans les boites de scrutin. Vu l’importance de ce quartier pour la suite des ambitions du maire et l’arrivée d’un nouveau conseiller sur la rue Des Cascades, cela confirme qu’il n’est pas au bout de ses peines.
La direction générale non plus!

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