13 novembre 2014 - 00:00
Coupures dans l’aide à l’emploi : des économies fictives selon les Ateliers Transition
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Caroline Joussemet, directrice des ressources humaines, Yves St-Arnaud, directeur général et Émilie-Claude Picinbono, présidente du conseil d’administration des Ateliers Transition.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Caroline Joussemet, directrice des ressources humaines, Yves St-Arnaud, directeur général et Émilie-Claude Picinbono, présidente du conseil d’administration des Ateliers Transition. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Caroline Joussemet, directrice des ressources humaines, Yves St-Arnaud, directeur général et Émilie-Claude Picinbono, présidente du conseil d’administration des Ateliers Transition.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Caroline Joussemet, directrice des ressources humaines, Yves St-Arnaud, directeur général et Émilie-Claude Picinbono, présidente du conseil d’administration des Ateliers Transition. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La direction des Ateliers Transition, une entreprise maskoutaine d’économie sociale, estime qu’il n’y a pas d’économies à réaliser avec les coupures gouvernementales dans les programmes de réinsertion au travail pour la clientèle vulnérable.

Bénéficiant du programme d’aide et d’accompagnement social (PAAS), une subvention accordée pour permettre aux personnes souffrant de troubles mentaux de réintégrer le marché du travail, les Ateliers Transition ne sont pas touchés pour le moment par les coups de sabre du gouvernement dans l’aide à l’emploi.

Le directeur général, Yves St-Arnaud, craint toutefois que le couperet finisse par s’abattre sur son organisme, entraînant avec lui le retour dans le système de santé de nombreux travailleurs.

« Quand j’entends toutes les coupures que fait le gouvernement dans les programmes d’économie sociale, c’est comme si on nous sciait les deux jambes. S’il fallait que les travailleurs soient forcés de quitter l’Atelier, ils risqueraient de se retrouver à l’urgence, ce qui est beaucoup plus dispendieux pour l’État que les subventions », juge M. St-Arnaud.

Sur les 38 employés des Ateliers Transition, 14 bénéficient du PAAS, alors que la demande est beaucoup plus grande. « Nous devons mettre les autres demandeurs sur une liste d’attente », confirme Caroline Joussemet, directrice des ressources humaines aux Ateliers.

Cette subvention permet aux bénéficiaires de recevoir une rémunération de 130 $ par mois en échange de 80 heures de travail. Le PAAS subventionne également l’entreprise à hauteur de 150 $ par mois par travailleur.

« Si nous perdons le PAAS, les employés deviendront des travailleurs occupationnels dont la semaine de travail est limitée à 18 heures, car au-delà de ça, il y aurait un impact sur leur prestation d’aide sociale. Pour ces personnes, redevenir occupationnels équivaudrait à un recul vers une intégration sur le marché du travail. Leur estime de soi et leurs revenus seraient aussi à la baisse », avertit Caroline Joussemet.

Il est d’autant plus important de redonner rapidement leur autonomie aux personnes souffrant de troubles mentaux puisque le PAAS ne peut être renouvellé qu’à cinq reprises par travailleur, indique Mme Joussemet.

Au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, on explique que l’enveloppe du PAAS est toujours fixée à 14 M$ cette année, mais que les dépassements de coûts ne seront plus autorisés.

Contrats permanents

Plutôt que d’attendre de voir fondre ses subventions, les Ateliers Transitiontravaillent à augmenter leurs revenus en négociant des contrats permanents avec leurs partenaires.

Pour le moment, les travaux manufacturiers tels que l’emballage ou l’étiquetage réalisés en sous-traitance par les Ateliers représentent environ 30 % des revenus annuels, la balance provenant du gouvernement.

« Nous avons développé une bonne relation avec les institutions locales. De nombreux changements sont à venir et nous tentons de négocier des contrats stables qui apporteront une continuité dans l’emploi et dans le financement », explique Yves St-Arnaud.

Les sommes supplémentaires permettraient à l’organisme maskoutain de doter son usine de davantage de moyens technologiques et d’augmenter les ressources humaines spécialisées en intervention auprès de la clientèle vulnérable.

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