15 décembre 2011 - 00:00
Exposition à Expression
Culture de masse, industrialisation et détérioration
Par: Le Courrier
L'exposition <em>Le monde est un zombie</em> sera présentée à Expression jusqu'au 23 décembre.

L'exposition <em>Le monde est un zombie</em> sera présentée à Expression jusqu'au 23 décembre.

L'exposition <em>Le monde est un zombie</em> sera présentée à Expression jusqu'au 23 décembre.

L'exposition <em>Le monde est un zombie</em> sera présentée à Expression jusqu'au 23 décembre.

Alors qu'approche le temps des fêtes, Simon Bilodeau propose une réflexion sur la culture de masse et l'industrialisation avec son exposition Le monde est un zombie, présentée à Expression, Centre d'exposition de Saint-Hyacinthe, jusqu'au 23 décembre.

Partant d’une réflexion sur le transport et la mobilité, l’installation Le monde est un zombie, présentée à Expression, inaugure une seconde phase du projet qui a été montré une première fois à la Maison des arts de Laval en 2011.

L’exposition met en scène un imposant conteneur industriel, recomposé à partir des morceaux récupérés de la première installation, questionnant ainsi le concept de mobilité et du transport, mais aussi la viabilité de l’objet, voire même sa décomposition.« Quand je rentre dans un marché alimentaire à grande surface, je suis découragé de voir l’abondance des fruits et légumes provenant des pays étrangers que l’on y trouve, mais aussi tous les produits alimentaires que l’on fait venir d’ailleurs », évoque l’artiste.Porteur d’une charge symbolique, le conteneur reprend la forme et les dimensions standardisées de cet objet infiniment lié à l’industrie et la culture de masse. Il occupe la majorité de l’espace de la salle d’exposition, reflétant ainsi l’espace qu’occupe l’industrie dans le paysage architectural et les réseaux de transport dans les sociétés contemporaines. À l’intérieur, une abondance de diamants facettés en miroir crée l’impression d’une avalanche prête à ensevelir le spectateur. Bilodeau cherche à y illustrer l’accumulation des produits de luxe, mais bien plus encore. Éblouissant le spectateur avec une myriade de points lumineux, celui-ci ne peut y voir son propre reflet et est par conséquent aveuglé par cette abondance en plus d’être impuissant et passif face au contrôle du capitalisme.L’artiste pousse le raisonnement jusqu’à évoquer la déshumanisation de l’homme en lien avec la surconsommation. « On achète des objets qui enlèvent des facultés à l’Homme parce qu’ils accomplissent des tâches que nous aurions dû faire si nous ne les avions pas », souligne-t-il, faisant ainsi référence au titre de l’exposition.Un ensemble de tableaux à la forme rectangulaires disposés sur le mur principal prolonge le raisonnement de l’artiste. Présentant des motifs de rectangles concentriques, ces rectangles forment un dégradé de gris allant du plus foncé à l’intérieur, jusqu’au blanc à l’extérieur. En plus de créer une illusion de trous noirs, le dégradé représente le décalage entre la perception de l’homme et sa réalité, tandis que la droiture des lignes rappelle que cette réalité est façonnée par le système capitalisme.Katrie Chagnon, la commissaire de l’exposition, écrit : « L’installation de Simon Bilodeau se présente comme une simulation de notre expérience « fantomatique » du monde, dans son état menaçant de « zombie », de mort-vivant.L’exposition Le monde est un zombie crée plusieurs questionnements relatifs à l’industrie, la société, la détérioration rapide de l’objet, mais aussi la déshumanisation de l’homme, et va même jusqu’à questionner la valeur autonome de l’art, menacé par la marchandisation ».

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