2 février 2017 - 00:00
De La Providence au Monde (1)
Par: Le Courrier
Les installations de l’abattoir H. St-Jean à La Providence en 1972.  Illustration tirée de Le Courrier de Saint-Hyacinthe - cahier industriel et commercial, 1972.

Les installations de l’abattoir H. St-Jean à La Providence en 1972. Illustration tirée de Le Courrier de Saint-Hyacinthe - cahier industriel et commercial, 1972.

Les installations de l’abattoir H. St-Jean à La Providence en 1972.  Illustration tirée de Le Courrier de Saint-Hyacinthe - cahier industriel et commercial, 1972.

Les installations de l’abattoir H. St-Jean à La Providence en 1972. Illustration tirée de Le Courrier de Saint-Hyacinthe - cahier industriel et commercial, 1972.

L’abattoir H.-St-Jean fut en opération à Saint-Hyacinthe, mais tout d’abord, à La Providence. Dans un premier temps, nous verrons le cheminement de cette boucherie familiale devenue au fil des ans une industrie de premier plan en matière de traitement de la viande de porc, de bœuf et de veau. Pour ensuite, devenir un maillon de la chaîne Olymel.


Les débuts de l’abattoir H.-St-Jean 

Tout a commencé dans la rue Sainte-Louise, maintenant la rue Martel, à La Providence. Vers 1935, Hiram St-Jean commença à s’intéresser au commerce de la boucherie, alors qu’il cultivait, sa terre située dans la paroisse Notre-Dame de Saint-Hyacinthe, aux limites de La Providence, avec l’aide de deux employés. Chaque semaine, à eux trois ils abattaient, débitaient et livraient la viande de 25 porcs et de 5 vaches. 

C’est en 1945, que M. Hiram St-Jean a déménagé l’abattoir au 299a de la rue Saint-Pierre et à la fin de 1948, il en a ouvert un plus grand.

Le lundi, les employés abattaient environ 50 porcs que M. St-Jean allait vendre au Marché de Saint-Hyacinthe, il les vendait long. Dans les années qui ont suivi, on a commencé à abattre tous les jours; les lundis et les mardis : du porc, les mercredis et les jeudis : du bœuf, les vendredis et les samedis matin : on abattait du porc pour le vendre le lundi matin dans les régions de Drummondville, de Sorel et de Granby. 

La période d’expansion véritable de la compagnie commença vers 1945, alors que le seul abattage manuel signifiait la mise sur le marché de 50 porcs à l’heure. Dès 1952, et grâce à de l’équipement nouveau, on a atteint le résultat de 75 porcs à l’heure.

Les produits étaient de qualité, les clients satisfaits, alors la demande se mit à grandir, à tel point que M. St-Jean décida d’incorporer son commerce sous la Loi des compagnies. L’incorporation officielle est datée du 27 juin 1957. 

À la fin de l’année 1957, la compagnie comptait 11 employés qui abattaient environ 100 porcs à l’heure, plus une douzaine de bœufs et de veaux par semaine. 

Il ne faut pas oublier le concours de Mme St-Jean qui s’occupait de préparer les repas de tous les employés, en plus de ceux de ses 13 enfants et son mari. Un autre fait à signaler est le suivant : quand les employés n’étaient pas occupés à abattre les animaux de boucherie, ils travaillaient sur la terre. M. St-Jean gardait les bœufs à l’intérieur pour les engraisser, il en logeait de 50 à 60 dans chaque bâtiment. 

Au cours des années 1960, Olymel Magog était Federal Packing et la maison H. St-Jean lui vendait du bœuf en barils de 45 gallons. 

À cette époque, la compagnie possédait quatre camions de livraison. Ce fut également l’époque de la première grève des employés. Cette grève a débuté le jeudi soir pour se terminer le vendredi midi… parce que les employés travaillaient jusqu’à minuit!

En 1964, on a agrandi l’abattoir en construisant autour. La compagnie compte 42 employés, en 1966. Au moment de la grève de Canada Packer’s, cinq des employés en grève sont venus montrer aux bouchers la façon de désosser correctement le bœuf. À ce moment-là, ils désossaient à la hache qu’ils affûtaient sur une pierre rude à l’huile. Par la suite, les bouchers ont appris à désosser au couteau en l’aiguisant sur une pierre douce. Les employés changeaient de sarrau et de gants une fois par semaine. 

Grâce à de l’outillage encore plus perfectionné, en 1966, on pouvait abattre dix porcs à l’heure, par homme au travail. Le bœuf et le porc y dominent, huit millions de livres du premier et un peu plus de seize millions du second, dans la seule année 1967. Mais, le veau compte aussi pour sa part, selon la saison, tout comme les graisses et les abats, de plus en plus en demande sur le marché. 

Pour compléter ses services, déjà considérables, les dirigeants de la compagnie déménagent, en 1968, le siège social à Saint-Hyacinthe et installent au même endroit une nouvelle salle de coupe qui emploie 86 personnes.

L’entreprise est passée aux mains des frères Ronald, Claude et René St-Jean, à la suite du décès d’Hiram St-Jean, survenu le 26 juillet 1961. La firme des frères St-Jean a construit un vaste centre d’entreposage et de distribution à Saint-Hyacinthe, qui peut recevoir et garder 500 000 livres de viande, dont 300 000 livres, congelée et 200 000 livres fraîches. Ici, il est bon de souligner que le nouvel entrepôt dont il est question est en fait l’agrandissement du bâtiment qui a logé pendant de nombreuses années le Salon de quilles Saint-Hyacinthe. 

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