3 avril 2014 - 00:00
Désagréable campagne
Par: Martin Bourassa

La campagne électorale provinciale tire à sa fin. J’ai comme l’impression que personne n’est fâché de ça. Comme campagne désagréable, on a atteint un sommet. Bon, j’ai choisi l’adjectif désagréable, mais d’autres adjectifs du même genre auraient été tout aussi pertinents. Je vous laisse le soin d’en choisir un autre dans cette courte liste : sale, nauséabonde, disgracieuse ou dégueu.

C’est dire à quel point les chefs de partis n’ont pas su élever le débat tellement haut. Les échanges ont plutôt ratissé les égouts, si vous voulez mon avis.On s’est lancé de la boue et on s’est roulé dedans à qui mieux mieux. On a beaucoup parlé de paradis fiscaux, de financement occulte, de stratégie référendaire, d’alliances d’affaires nébuleuses, de charte et de Janette, mais des vraies affaires. Très peu.Dans ma liste des vraies affaires, je pense à la création de richesses individuelles et collectives, au support aux démunis et aux aînés et aux choix de société qu’il faudra faire en santé et en éducation. Pas sûr que notre classe politique sortira gagnante de cette élection 2014 où, dans l’ensemble, elle s’est justement démarquée par son manque de classe. Tout ça pourquoi? Dans l’espoir de former un prochain gouvernement majoritaire, ce qui est loin d’être acquis à quelques jours du vote décisif, malgré un vent et des sondages favorables aux surprenants libéraux.Si cela se trouve, on pourrait même échanger quatre trente sous pour une piastre, si un retour à la case départ devait se confirmer le 7 avril avec un gouvernement minoritaire. Si c’est le cas, la grande perdante sera sans aucun doute Pauline Marois, celle qui a forcé cette élection à la vue d’une courte embellie dans les sondages. Une embellie qui s’est assombrie dès que PKP est apparu à ses côtés, apportant avec lui les sombres nuages référendaires. Sans doute le tournant de cette campagne.La soirée du 7 avril sera excitante dans la mesure où elle annoncera des lendemains qui le seront encore davantages. On l’a dit et répété, deux ou trois chefs de partis joueront leur avenir politique le 7 avril au soir.Localement, il y a très peu à dire sur la campagne dans le comté de Saint-Hyacinthe. Elle aura été bien calme en comparaison avec ce qu’on a vu au niveau national. Chaque candidat a fait sa petite affaire dans son coin. On peut parler d’une campagne modeste et traditionnelle dans sa forme, sans débat d’envergure, à l’image des enjeux locaux dont on fait très peu de cas au niveau national, tant les questions identitaires et d’intégrité ont occupé toute la place ces dernières semaines.À vue de nez, les candidats des quatre principaux partis dans le comté semblent aptes à bien nous représenter à Québec, même si la Coalition Avenir Québec aura encore une fois été incapable de dénicher un candidat local avec une certaine envergure dans un terrain qui a autrefois été propice à l’Action démocratique du Québec.Je ne me risquerai pas à prédire les résultats au niveau national ou local, sinon pour dire que le prochain gouvernement aura toute une commande sur les bras.

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