25 juillet 2019 - 14:52
Carte blanche
Données au suivant
Par: Christian Vanasse

Je commençais à être inquiet, mais finalement, j’ai reçu ma longue lettre de courtes excuses de Desjardins pour avoir mal protégé mes données personnelles. Et pour se faire pardonner, ils m’offrent gratuitement une protection d’Equifax, une compagnie condamnée aux États-Unis pour avoir mal protégé les données de ses clients. Me v’là complètement rassuré.

On dirait que le slogan des Caisses – « Coopérer pour créer l’avenir » – est en train de devenir « Coopérer pour créer le sarcasme ». C’est comme si j’avais acheté des bas troués et que le vendeur, pour me dédommager, me refilait une autre paire de bas troués, mais pas à la même place et me suggérait de les mettre par-dessus les premiers en espérant que mon gros orteil ne se retrouve pas à l’air. Super.

Tiens, voici un extrait du jugement de l’honorable Letitia James, ministre de la Justice de l’État de New York : « Equifax a fait des profits et de la cupidité ses priorités au détriment de la vie privée des gens ». « L’ineptie, la négligence et le laxisme dans la sécurité de cette entreprise ont exposé les identités de la moitié de la population des États-Unis. »

143 millions de clients. La plus grosse fuite de l’histoire américaine. Une amende record de 775 millions US. Pourtant, le Mouvement Desjardins « réitère [sa] confiance envers Equifax, car il s’agit du principal fournisseur de surveillance de dossiers de crédit au Canada », a candidement avoué le porte-parole des Caisses. Autrement dit : « Yé pas fiable, mais yé là. Facque… faut y faire confiance. »

Ah. La confiance, c’est là-dessus que repose tout le système. Confiance aveugle. Au départ, nous avions donné notre confiance à Desjardins, qui l’a ensuite donnée à Equifax et maintenant… ben, faut avoir confiance qu’Equifax ne donnera pas nos données au suivant.

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