1 novembre 2012 - 00:00
Éclaboussures
Par: Martin Bourassa
Petite confidence du jeudi : j'ai longtemps douté de la pertinence de tenir une commission d'enquête sur l'industrie de la construction. Plus maintenant.

Petite confidence du jeudi : j’ai longtemps douté de la pertinence de tenir une commission d’enquête sur l’industrie de la construction. Plus maintenant.

J’estimais au départ comme beaucoup d’autres d’ailleurs qu’il revenait d’abord à la police de faire son travail et d’examiner plus à fond les nombreuses révélations émanant en bonne partie du travail des journalistes d’enquête.Au cours de la dernière année, je m’étais cependant rendu à l’idée qu’un électrochoc s’imposait et que seule une commission d’enquête réellement indépendante pourrait secouer le cocotier, mettre le doigt sur le bobo et forcer un grand ménage.Mais je n’aurais jamais cru que la réalité puisse être sale et sentir aussi mauvais. Le triste spectacle de corruption et de collusion que nous renvoie la Commission Charbonneau depuis quelques semaines est désolant.Les témoins impliquent sans retenue et remords des entreprises et des élus du peuple qui sont aussitôt condamnés sur la place publique. Pas évident. Est-ce que tout ce beau monde sera ensuite invité à répliquer aux allégations et à se défendre devant la Commission? J’ai hâte de voir ça puisque la liste de personnes suspectées de corruption et de collusion s’étire de jour en jour. Et de grosses pointures sont visées.Le maire de Laval s’est retiré en pleine controverse et le maire de Montréal est dans ses petits souliers. De grand naïf, il est passé à grand naïf qui détourne le regard et se bouche les oreilles quand il est question de caisse électorale occulte.On ne se demande plus s’il terminera son mandat, mais plutôt la semaine.Et la Commission Charbonneau n’a pas encore exploré les coulisses syndicales de l’industrie de la construction et le 450. Là aussi, on devrait en entendre des vertes et des pas mûres. Au rythme où vont les choses, on se dit que la Commission Charbonneau aura une vie beaucoup plus longue que le gouvernement minoritaire à Québec. Et on arrive à la conclusion qu’une commission d’enquête s’imposait, mais que le remède ne sera pas facile à appliquer. La gangrène est partout. Dans l’industrie et dans les hôtels de ville parmi les fonctionnaires et les politiciens. On ne règlera pas le problème avec une formation obligatoire en éthique et en déontologie…

M.B.

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