10 avril 2014 - 00:00
Tesla S
Électrique et sexy
Par: Marc Bouchard

La star du monde automobile depuis un an n'a pas de gros moteur bruyant. Ce n'est pas elle non plus qui vous remplira les narines de l'odeur typique d'essence brûlée. Mais la Tesla S, la rock star de l'auto, fait couler beaucoup d'encre et fait tourner les regards.

Il faut dire que la voiture est sexy. Son design la rapproche des grandes exotiques, et sa calandre plongeante entourée de phares à DEL (comme il se doit), son long capot et sa ligne de toit qui s’étire à l’image de toutes les voitures sportives, la rendent attirante, et immédiatement reconnaissable. Mieux encore, sa silhouette est tellement distinctive que même les moins grands amateurs de voiture reconnaîtront le caractère unique de l’auto en la voyant de loin, sans pour autant être capable de nommer la marque.

Sa grande qualité cependant, c’est sa performance. Il faut dire aussi que ma voiture d’essai était la plus outillée de toutes les Tesla, la version P85S. Ici, pas de compromis : la bête accélère comme une fusée de 0 à 100 kilomètres à l’heure dans la plus grande discrétion (rappelons que la Tesla est entièrement électrique), mais sans pour autant priver son conducteur de sensations. En d’autres termes, l’accélération au volant de la Tesla est foudroyante, la voiture atteignant la vitesse de 100 kilomètres à l’heure en moins de 4,2 secondes (les versions moins performantes mettent plus de 6 secondes, mais quand même). La raison est simple : le moteur électrique est comme une lumière, allumé ou éteint. Il n’a pas besoin, comme un moteur à combustion traditionnel, de se réchauffer et d’augmenter son régime moteur avant d’atteindre sa pleine puissance. Dans le cas de la Tesla, sans doute question d’habitude, on a cependant l’impression que la voiture cherche à s’envoler. Une fois la pédale enfoncée, le véhicule donne l’impression de se soulever de l’avant, à la manière d’un dragster. Une sensation cependant rapidement maîtrisée, heureusement. Les suspensions sont rigides, la direction précise, et l’habitacle remarquablement silencieux, en plus bien entendu de l’absence de bruit de moteur. Bref, la Tesla S est sans conteste une voiture aux performances dynamiques et enlevantes…. Mais ne fournit malheureusement pas toutes les sensations auxquelles s’attend un conducteur de voiture de cette nature. J’en veux pour preuve un ami, rencontré récemment et nouveau propriétaire d’une performante Jaguar F-Type. Sa première impression de sa voiture : il faut entendre le son… Une notion qui détonne et qui manque étrangement sur la Tesla.

Une soucoupe volante

Dans l’habitacle, vous avez l’impression de monter à bord d’une soucoupe volante. Ceux qui sont habitués à l’environnement tactile de leur tablette numérique ne seront pas dépaysés… à la condition de garder les yeux grands ouverts. Car la console centrale abrite un écran grand, non pas comme une, mais plutôt deux tablettes grand format. Ici, tout est modulable selon le bon souhait du conducteur.

L’écran de navigation, propulsé par Google et qui offre notamment la vue satellite, est gigantesque, mais peut, le cas échéant, être divisé en deux pour afficher une ou l’autre des centaines de fonctions disponibles. Car c’est à travers cet écran que l’on peut contrôler tous les systèmes, de la climatisation à l’audio, en passant par l’ouverture du toit ouvrant (il suffit de glisser son doigt sur l’écran) ou l’affichage de votre site web préféré puisque la voiture a aussi son propre navigateur. Avouons que l’affichage demande une certaine attention de la part du conducteur, mais jamais n’a-t-on vu tableau aussi complet. Détail, c’est aussi grâce à cet écran qu’on peut en apprendre davantage sur notre consommation d’électricité. Un détail qui a son importance puisque, malgré l’autonomie étirée de la Tesla face à ses rivales électriques, tomber à plat n’est pas une option. La recharge n’est pas simple : sur un réseau domestique de 110V, il faudra une heure pour augmenter son autonomie de 6 kilomètres (imaginez une recharge complète pour 350 kilomètres). En 220V, diminuez ce temps de recharge à 7 heures environ. Et si Tesla a installé un superchargeur dans votre environnement (ce qui n’est pas le cas encore), il ne vous faudra qu’une heure environ, peut-être moins. Mais attention, la prise fournie avec la voiture n’est pas non plus compatible avec le Circuit électrique érigé par Hydro Québec, et vous devrez vous procurer un adaptateur pour y avoir droit. Une bonne note quand même : alors que la version de base de la Tesla S a une autonomie approximative de 320 kilomètres, notre voiture d’essai affichait 480 kilomètres. Ce qui donne quand même un peu de répit. Mais à 127 000 $ (le prix de notre version d’essai), il faut bien lui trouver des qualités.

Forces :

– Accélération foudroyante – Technologie spectaculaire – Autonomie améliorée

Faiblesses :

– Difficulté de recharge – Coût d’achat – Ergonomie complexe

Fiche technique :

Modèle : Tesla S P85S Puissance : 302 ch Couple : N/D Accélération : 4.2 sec. Vitesse de pointe : 190 km/h Cylindrée : 85 kWh Transmission : Rapport fixe à vitesse unique Entraînement : Propulsion Suspension : Indépendante Prix : 127 300 $ (tel qu’essayée)

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