10 avril 2014 - 00:00
Élection dans Saint-Hyacinthe
Émilien Pelletier se résigne
Par: Le Courrier
Émilien Pelletier et son épouse, Francine Lauzon, durant la soirée électorale de lundi au restaurant Le Parvis.

Émilien Pelletier et son épouse, Francine Lauzon, durant la soirée électorale de lundi au restaurant Le Parvis.

Émilien Pelletier et son épouse, Francine Lauzon, durant la soirée électorale de lundi au restaurant Le Parvis.

Émilien Pelletier et son épouse, Francine Lauzon, durant la soirée électorale de lundi au restaurant Le Parvis.

Deux heures après le début du dépouillement du scrutin à Saint-Hyacinthe, l'espoir a soudainement fait place à la consternation, lundi soir, dans le camp du député sortant, Émilien Pelletier.

Suivant la progression des résultats avec ses partisans réunis au restaurant Le Parvis, le candidat péquiste a d’abord cru qu’il allait résister à une poussée de la représentante libérale, Louise Arpin.

À 21 h 15, il la devançait encore par une centaine de voix et la victoire semblait toujours à sa portée. Puis, à 22 h, tout a basculé : la candidate caquiste, Chantal Soucy, venait de prendre les devants par 400 voix. Quinze minutes plus tard, son avance avait grossi à 659 voix et il restait peu de résultats à afficher, trop peu pour qu’elle puisse être rattrapée. Mme Soucy a finalement récolté 13 245 voix (32,74 %), contre 12 023 voix pour M. Pelletier (29,72 %) et 11 701 voix pour Mme Arpin (28,92 %). Résigné, Émilien Pelletier n’a pas tardé à monter sur l’estrade pour remercier son équipe, les membres de sa famille et tous ses partisans. « Ce soir, de la façon que c’est parti, je dois concéder la victoire à Chantal Soucy, de la CAQ. C’est certain que c’est décevant, avec tout le travail qu’on a fait. J’ai donné tout ce que j’ai pu », a-t-il lancé, déclenchant une salve d’applaudissements.Il a demandé aux militants de reprendre confiance, malgré la déconfiture du PQ. « Ça ne veut pas dire que le Parti québécois est mort. Il y a un vent qui est passé, mais on va se retrousser les manches, il ne faut pas lâcher. On s’est divisé dans plusieurs partis souverainistes et ça, ça ne nous aide pas. Mais ce n’est pas juste ça qui fait qu’on a perdu : on a été victime de la désinformation et de la peur. Si on ne se lève pas et qu’on ne se défend pas, on va disparaître comme peuple », a-t-il soutenu.M. Pelletier a aussitôt annoncé qu’il se retirait de la scène politique pour laisser la place à la relève dans Saint-Hyacinthe. « J’avais dit (en 2012) que ce serait mon dernier mandat. Maintenant, vous pouvez être sûr que c’est vrai », a-t-il ajouté.Un autre candidat péquiste se trouvait aux côtés de M. Pelletier, lundi soir. Membre de l’exécutif du parti dans Saint-Hyacinthe, Michaël Comtois-Lussier, 21 ans, a été défait dans la circonscription de Robert-Baldwin, où Carlos Leitao, de l’équipe économique libérale, a obtenu 87,3 % des voix.Considérant que les libéraux ont fait reculer le Québec durant les neuf années de leur règne, Michaël Comtois-Lussier ne s’expliquait pas comment l’électorat pouvait à nouveau leur faire confiance. « Quand on regarde tout ce que le gouvernement du Parti québécois a accompli après eux en 18 mois, c’est incompréhensible pour moi. »Plus loin, un militant, Michel Pascal, se désolait à la vue des résultats qu’il faisait défiler à l’écran de son ordinateur portable. « C’est bien triste, tout ça. Maintenant, faudra voir quelle orientation prendra le Parti québécois. L’ambigüité, ça ne paie jamais », a commenté ce pilote qui revient au pays après 25 années passées en France et en Chine.L’ancien député Léandre Dion, qui ne manque pas une soirée électorale, ne cachait pas non plus sa déception devant les résultats. « C’est très difficile à expliquer. Comment il se fait que les gens soient prêts à élire les libéraux après avoir vu ce qu’ils ont fait? Ériger la collusion et la corruption en système, c’est très grave. Je ne comprends pas les gens. Mais ce qui me fait le plus mal, c’est de voir que les Québécois sont incapables de se tenir debout. Le peuple doit se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. Quels peuples au monde ne veulent pas d’un pays? Nous, quand on affiche notre nationalisme, on nous traite de xénophobes, mais quand ce sont les Français, on dit : c’est beau. Nous, on a honte et on a peur », a-t-il confié.

image