9 février 2017 - 00:00
Encore deux fois, si vous permettez
Par: Olivier Dénommée
« J’avais envie de la revoir, de l’entendre à nouveau. Pour le plaisir. Pour rire et pleurer. Encore une fois, si vous permettez. » Ces mots du personnage de narrateur promettent deux soirées touchantes au Centre des arts Juliette-Lassonde.  Photo courtoisie

« J’avais envie de la revoir, de l’entendre à nouveau. Pour le plaisir. Pour rire et pleurer. Encore une fois, si vous permettez. » Ces mots du personnage de narrateur promettent deux soirées touchantes au Centre des arts Juliette-Lassonde. Photo courtoisie

« J’avais envie de la revoir, de l’entendre à nouveau. Pour le plaisir. Pour rire et pleurer. Encore une fois, si vous permettez. » Ces mots du personnage de narrateur promettent deux soirées touchantes au Centre des arts Juliette-Lassonde.  Photo courtoisie

« J’avais envie de la revoir, de l’entendre à nouveau. Pour le plaisir. Pour rire et pleurer. Encore une fois, si vous permettez. » Ces mots du personnage de narrateur promettent deux soirées touchantes au Centre des arts Juliette-Lassonde. Photo courtoisie

Dramaturge chouchou des Québécois, Michel Tremblay a marqué les esprits de sa génération et de celles qui ont suivi avec ses pièces de théâtre qui dépeignaient le quotidien de la classe ouvrière au Québec d’une façon encore inédite à l’époque. Les femmes sont au cœur de ses récits, mais une en particulier l’a inspiré : sa mère. Michel Tremblay lui a dédié la touchante pièce Encore une fois, si vous permettez, présentée pour la première fois en 1998.


Initialement interprétée par Rita Lafontaine décédée en 2016, le rôle de Nana a été repris par Guylaine Tremblay, elle-même une actrice chérie des Québécois. Le seul autre personnage, celui du narrateur, est repris par Henri Chassé, qui a accordé une entrevue au COURRIER en vue de deux représentations à Saint-Hyacinthe, prévues le 11 février et le 7 octobre.

« C’est une pièce qui vieillit bien », assure Henri Chassé, expliquant que le contenu de l’œuvre est en quelque sorte « une compilation des meilleurs moments que Michel Tremblay a vécus avec sa mère entre 8 et 20 ans ». Alors que Nana est au premier-plan, particulièrement avec la nouvelle mise en scène de Michel Poirier, le narrateur s’adresse directement au public. Même s’il s’agit d’une œuvre à deux voix, Encore une fois, si vous permettez demeure comparable aux autres grandes pièces de Tremblay, mais aussi à ses romans, précise l’acteur. « Cela reste plus autobiographique, moins fantasmé comme sujet. »

Sujet universel

Même en 1998, Michel Tremblay proposait une sorte de remise en question de l’univers artistique. « Il y a un moment où Nana se lance dans un monologue philosophique sur la place des artistes », note Henri Chassé parmi les moments forts de la pièce. Et même si le sujet est aussi précis que le souvenir de la mère de Michel Tremblay, cela n’a pas empêché la pièce d’être exportée un peu partout à travers le monde. « C’est Robert Lepage qui a dit : “Si tu veux être universel, sois local” », commente l’acteur, ajoutant que tout le monde a ou a eu une mère, et qu’il n’est pas rare de voir des gens assister à la pièce en compagnie de leur mère, ce qui est d’ailleurs « un beau cadeau à lui faire ».

L’autre cadeau, c’est probablement Guylaine Tremblay elle-même. « C’est toujours facile de travailler avec elle. Guylaine offre une interprétation attachante, drôle et touchante. Et elle manierait aussi bien la mauvaise foi que la mère de Michel Tremblay! », assure son partenaire de scène.

Henri Chassé a bien hâte de présenter Encore une fois, si vous permettez à Saint-Hyacinthe. Il est persuadé que ce sujet touchera tous les spectateurs sans exception, y compris les plus jeunes, moins friands de théâtre. La première représentation dans la salle Desjardins du Centre des arts est prévue le samedi 11 février, mais une supplémentaire est déjà annoncée le samedi 7 octobre. Le spectacle débutera à 20 h.

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