15 juin 2017 - 00:00
Entre les lignes
Faire de l’argent comme de l’eau
Par: Le Courrier

Contrairement aux élus de la Ville de Saint-Hyacinthe sans doute, je regarde avec intérêt la démarche citoyenne qui vise une réappropriation de la centrale hydroélectrique de Saint-Hyacinthe. Une réappropriation qui passe par une expropriation.

J’écris « contrairement aux élus » puisque ces dernières années nous n’avons jamais senti beaucoup d’intérêt des élus pour ce qui se passe dans la rivière Yamaska et autour de ce fameux barrage. Il est assez ironique de constater que la Ville mène une vaste consultation pour redéfinir la promenade Gérard-Côté tout en se souciant si peu du véritable attrait de cette promenade, à savoir l’accès à la rivière et son état. À quoi bon se ballader sur une structure qui donne sur un lit de rivière asséché tout l’été?

Mais nous ne sommes pas à bout d’ironie à Saint-Hyacinthe. Au moment où la Ville salive en pensant aux revenus de taxes qu’elle pourrait tirer pendant 40 ans d’une résidence pour personnes retraitées au centre-ville, elle n’accorde aucun intérêt à un barrage qui pourrait lui rapporter davantage sans effort. Au cours de la dernière année de référence, la mini-centrale exploitée par la firme ontarienne Algonquin Power a généré des revenus bruts de 1 M$ à son propriétaire. On ne connaît pas la nature des revenus nets, mais on doute que les dépenses et les frais d’exploitation de cette centrale soient très élevés. Gageons que ces revenus nets pourraient être supérieurs aux quelque 400 000 $ en revenus de taxation que la Ville attend de Réseau Sélection.

Évidemment, l’idée d’une expropriation est plus simple sur papier que dans la réalité. Un tel processus n’est pas automatique et il ne faut pas s’attendre à ce que le propriétaire de la mini-centrale laisse aller cette vache à lait sans rien faire. Il faudrait aussi vérifier un truc ou deux avec Hydro-Québec au niveau du contrat. Mais nous sommes convaincus que la Ville aurait tout intérêt à se préoccuper davantage de cette centrale et de son fonctionnement. Brandir la menace d’une expropriation pourrait également aider à établir un certain rapport de force face au propriétaire actuel avec qui elle devra composer jusqu’en 2034 dans les conditions actuelles.

image