16 novembre 2017 - 00:00
Josée Bisaillon, l’illustratrice à la tête en l’air!
Par: Olivier Dénommée
Face à ses illustrations, deux réactions peuvent survenir : « Soit on adore, soit on déteste ça! Une dame nous avait écrit pour dire qu’elle était dégoûtée par la couverture de Les poupées. Je pense que ça avait gâché sa journée », relate Josée Bisaillon en riant.   Photo François Larivière | Le Courrier ©

Face à ses illustrations, deux réactions peuvent survenir : « Soit on adore, soit on déteste ça! Une dame nous avait écrit pour dire qu’elle était dégoûtée par la couverture de Les poupées. Je pense que ça avait gâché sa journée », relate Josée Bisaillon en riant. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Face à ses illustrations, deux réactions peuvent survenir : « Soit on adore, soit on déteste ça! Une dame nous avait écrit pour dire qu’elle était dégoûtée par la couverture de Les poupées. Je pense que ça avait gâché sa journée », relate Josée Bisaillon en riant.   Photo François Larivière | Le Courrier ©

Face à ses illustrations, deux réactions peuvent survenir : « Soit on adore, soit on déteste ça! Une dame nous avait écrit pour dire qu’elle était dégoûtée par la couverture de Les poupées. Je pense que ça avait gâché sa journée », relate Josée Bisaillon en riant. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Depuis le 12 octobre, il est possible de se procurer l’album jeunesse Ma tête en l’air en librairie. Publié aux éditions Fonfon, le livre d’une trentaine de pages est signé par Danielle Chaperon. Quant aux illustrations, elles sont de Josée Bisaillon, une illustratrice d’origine maskoutaine de plus en plus sollicitée.


Depuis 10 ans, près d’une quarantaine de livres illustrés par Josée Bisaillon ont vu le jour, que ce soit au Québec, au Canada anglais ou à l’étranger. Ma tête en l’air n’est que le nouveau-né de la collection, une histoire de voyage à travers l’imaginaire qui a bien inspiré l’illustratrice. « À ma Charlotte qui voudrait visiter tous ces pays, et à Rebecca qui a toujours la tête en l’air », pouvait-on lire en début de livre au sujet de ses deux muses. « Charlotte, c’est ma fille, et Rebecca, c’est son amie tête en l’air qui oublie toujours tout! Le personnage ne lui ressemble pas nécessairement physiquement, mais elle m’a beaucoup inspirée », précise Josée Bisaillon en entrevue.
Ses techniques sont mixtes et varient grandement selon son inspiration du moment. « Tout dépend de ce que le texte m’inspire. Si je veux un look plus doux, je mets plus de pastel et de fusain. Pour un résultat plus edgy, je mets davantage de découpage », compare-t-elle. Dans Ma tête en l’air, les coupures sont à l’honneur, alors que l’artiste admet découper des morceaux de dessins de ses enfants pour agrémenter ses illustrations. « Ils sont au courant! », nous rassure-t-elle en riant.
De la qualité
Le dernier livre jeunesse que Josée Bisaillon a illustré pour Fonfon était Monsieur Tralalère en 2014, et l’approche de la maison d’édition a changé depuis. « C’est nouveau, mais le livre a une couverture rigide maintenant! De plus en plus d’adultes veulent des objets qui sont beaux, de qualité et qui dureront longtemps », explique-t-elle, comparant cela aux livres à couverture souple qui sont plus faciles à abîmer.
La qualité se retrouve aussi dans son processus créatif, qui prend généralement quelques mois pour finaliser les images d’un livre jeunesse. « Par contre, Les poupées (paru en septembre cette année) m’a pris cinq ans à finir! », spécifie la Maskoutaine.
Le travail de Josée Bisaillon est actuellement souligné, alors que le livre jeunesse anglophone The Snow Knows est en nomination pour le prochain Marilyn Baillie Picture Book Award. Elle est également invitée d’honneur au Salon du livre de Montréal qui se tient jusqu’au 20 novembre à la Place Bonaventure.
L’envers du décor
Bien qu’elle soit sollicitée partout au Canada, aux États-Unis et même en Corée, Josée Bisaillon trouve que les illustrateurs, particulièrement les illustrateurs jeunesse, manquent de reconnaissance ici. « On tombe un peu dans une craque, parce qu’on n’est pas considérés comme des artistes et on n’est pas des écrivains… Je vis bien ma vie en acceptant des contrats de l’extérieur et je reçois des prix, mais j’aurais de la difficulté à vivre de mon art si je restais seulement au Québec. » Même l’association Illustration Québec, le regroupement des illustrateurs de la province, a perdu une importante subvention qui lui permettait d’avoir un employé à temps plein pour répondre à la mission de l’organisme. « C’est un temps sombre pour l’illustration au Québec », insiste Josée Bisaillon. Une partie de la solution reposerait dans la sensibilisation à faire auprès de la population qui entend de plus en plus parler de la réalité des auteurs, mais encore bien peu de celle des illustrateurs.
Cet automne, quatre livres jeunesse parus ont été illustrés par la Maskoutaine : Ma tête en l’air, Les poupées, Leap! et Bedtime 1, 2, 3. De nombreux autres projets attendent l’illustratrice, dont un d’écrire sa propre histoire qu’elle pourra ensuite illustrer. Par contre, elle ne s’est pas avancée quant à une année de parution! 

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