3 septembre 2015 - 00:00
KC Diesel face à l’expulsion
Par: Jean-Luc Lorry
De gauche à droite, Kévin Lussier, copropriétaire de KC Diesel et Jean-Guy Dubé, propriétaire de la bâtisse où loge l’entreprise industrielle. Photo François Larivière | Le Courrier ©

De gauche à droite, Kévin Lussier, copropriétaire de KC Diesel et Jean-Guy Dubé, propriétaire de la bâtisse où loge l’entreprise industrielle. Photo François Larivière | Le Courrier ©

De gauche à droite, Kévin Lussier, copropriétaire de KC Diesel et Jean-Guy Dubé, propriétaire de la bâtisse où loge l’entreprise industrielle. Photo François Larivière | Le Courrier ©

De gauche à droite, Kévin Lussier, copropriétaire de KC Diesel et Jean-Guy Dubé, propriétaire de la bâtisse où loge l’entreprise industrielle. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les autorités municipales serrent la vis envers les propriétaires de l'entreprise KC Diesel en les invitant à trouver ­rapidement un autre local pour y mener leurs opérations, sans quoi, ils feront face à l'expulsion, a appris LE COURRIER.

Depuis plusieurs semaines, cette ­entreprise contrevient à la réglementation en vigueur au niveau du zonage, en poursuivant ses activités dans une bâtisse ­industrielle qu’elle occupe dans le secteur Saint-Thomas-d’Aquin.

Le terrain où est installé l’édifice que loue l’entreprise détient un usage « industrie à incidences faibles », ce qui n’est pas le cas de KC Diesel qui est spécialisée dans la réparation et le reconditionnement de moteurs diesel pour les camions.

Malgré les amendes et l’opposition du voisinage, la direction de l’entreprise ­refuse de cesser ses activités puisque les affaires roulent rondement et que l’on ne souhaite pas procéder à la mise à pied du personnel.

« Depuis que nous avons emménagé à Saint-Hyacinthe en juillet, notre clientèle a augmenté de 40 %. Nous prévoyons ­embaucher huit personnes supplémentaires aux douze employés actuels. Nous ne pouvons arrêter nos activités du jour au lendemain », plaide Kévin Lussier, ­copropriétaire avec Nicolas Chicoine de KC Diesel.

Moyens judiciaires

Du côté de la municipalité, l’illégalité de la situation a forcé la Ville à prendre les grands moyens.

Selon nos informations, lors du comité plénier du lundi 24 août, la direction ­générale a recommandé aux élus de ­déposer une injonction interlocutoire, une procédure judiciaire forçant les ­propriétaires de KC Diesel à mettre fin aux activités de l’entreprise.

Cette proposition fût adoptée à l’unanimité et devrait être officialisée lors de la prochaine assemblée publique du conseil qui aura lieu le mardi 8 septembre.

La semaine passée, le directeur du ­Service de l’urbanisme, Yvan Gatien, le directeur général de la Ville, Louis ­Bilodeau et le directeur du développement commercial de Saint-Hyacinthe Technopole, Sylvain Gervais ont rencontré les propriétaires de la bâtisse et de KC Diesel pour faire le point.

« Nous ne voulons pas de problèmes ­juridiques. On nous a dit que nous allions recevoir de l’aide de la Ville pour trouver une solution. Nous allons avoir des ­rencontres avec M. Gervais pour regarder les locaux disponibles en vue d’un possible déménagement », indique M. Lussier.

Vendredi dernier, Jean-Guy Dubé a reçu un avis écrit de la Ville l’informant que le projet de changement de zonage était abandonné. Sans l’obtention du feu vert de la Ville pour accorder un usage ­« industrie de moteurs et de pièces de ­moteurs de véhicules automobiles », KC Diesel ne peut demeurer à cet endroit.

Résidants inflexibles

Le conseiller du district Saint-Thomas-d’Aquin, Jacques Denis, a informé les ­citoyens de son secteur que les jours de KC Diesel dans le quartier étaient désormais comptés.

« La Ville s’engage, par l’entremise de Technopole St-Hyacinthe, à aider KC ­Diesel à se relocaliser ailleurs et loin des quartiers résidentiels et forcément dans un parc industriel acceptant ce genre d’entreprise », a écrit M. Denis dans un courriel adressé aux résidants, dont nous avons obtenu copie.

« Nous espérons que les décisions prises par la Ville connaîtront un développement rapide et définitif. Nous demeurons proactifs et prenons note que l’entreprise est toujours en opération malgré l’illégalité », dénonce un citoyen qui préfère conserver l’anonymat.

Rappelons que 21 résidants du secteur sont fermement opposés à la demande de changement d’usage en raison du bruit excessif et d’une odeur de diesel ­perceptible.

« Je ne comprends pas l’entêtement des citoyens. Je suis propriétaire de cette ­bâtisse depuis 20 ans et il y a déjà eu plus de bruit dans le passé. Aucune opération ne se déroule à l’extérieur de l’usine. Les clients de KC Diesel ont été avisés de ­respecter la quiétude du voisinage », ­mentionne Jean-Guy Dubé.

« Mon usine ne restera pas vacante. Je ne mettrai pas ma bâtisse à terre pour ­accommoder le voisinage. Même si l’usage de l’édifice est restreint, je trouverai un autre locataire », poursuit-il.

Les autorités municipales n’ont pas ­souhaité commenter le dossier.

image