22 juin 2017 - 00:00
Entre les lignes
La culture du silence
Par: Le Courrier

La conseillère Johanne Delage n’est pas la plus bavarde lors de séances publiques de la Ville de Saint-Hyacinthe, mais elle a le sens du spectacle.

Rappelez-vous il y a quelques années, elle n’y était pas allée avec le dos de la main morte comme dirait Jean Perron en annonçant sa retraite de la politique municipale, dans une volonté affirmée de faire de la place aux jeunes sur un conseil qu’elle décrivait un peu sclérosé et vieillissant. Cela lui avait valu une volée de bois vert, mais cela ne l’avait pas empêché de reposer sa candidature quatre ans plus tard et de se faire élire!

Pour le sang neuf et les idées nouvelles au conseil, on repassera.

Et à quelques mois de tirer sa révérence de façon définitive, voilà que Mme Delage se permet à nouveau d’embarrasser ses collègues au détour d’une table ronde organisée par l’organisme Culture Montérégie où la Ville de Saint-Hyacinthe a été la cible de quelques flèches bien senties, selon ce qui a été rapporté. Sauf qu’au lieu de défendre le conseil et ses décisions, Mme Delage a en quelque sorte excusé ses collègues incultes, en déplorant le fait qu’il y ait « autant d’ignorance et d’intolérance » au sein du conseil quand il est question de culture. « On a tendance à appuyer ce qu’on connaît, et si tout le monde connaît le hockey, plusieurs pensent que la culture, ça se limite à une bibliothèque (…), alors que la culture fait aussi partie du développement économique. »

Voilà qui ne fait pas une très belle jambe aux élus de la Ville. Ça ressemble plutôt à une jambette et plusieurs vous diront qu’elle n’est peut-être pas très loin de la vérité, mais que justement toute vérité n’est pas bonne à dire quand on siège à la Ville.

Il faut croire que ces déclarations n’ont pas décoiffé ses collègues, car personne n’a trouvé à redire à ce sujet, lundi soir, lors de la séance publique du conseil.

Imaginez par contre le scandale si ces propos avaient été tenus publiquement par le président de la SDC centre-ville, François Grisé. Oh la la… On l’aurait sans aucun doute crucifié sur place pour moins que ça!

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